Le discours de la prière

ronron a écrit:

Jipé a écrit:C'est surtout grâce à l'argent qu'on m'a prêté !!

On en conclut que la personne qui t'a prêté ne s'est pas fait prier...

Exact ! Et pourtant mes voeux ont été exaucés...

Comparer Dieu à l'instituteur, c'est postuler qu'on est incarné pour apprendre. On n'apprend rien si tout est dit, mâché, et assumé par lui . C'est comme critiquer les jeux olympiques ...Les épreuves ne sont pas le fait de sadiques, mais nées d'un désir de se mesurer à sa propre capacité .
La vie, c'est le cursus scolaire. Rien n'empêche de se plaindre ou de demander de l'aide ( c'est ça, prier), mais se révolter et chercher à suborner le prof , c'est mal demander, à mon avis .

Beaucoup assimilent leur dieu à un père. Adulte, il ont du mal à s'assumer, un papa spirituel leur sert de support, de consolation.
Un dieu placebo pour guérir de leur manque de maturité.

Prier, c'est s'adresser à la valeur cachée symbolisée par l'entité évoquée, qui est censée exprimer une puissance occulte et supérieure . Les parents l'incarnent, avant que la maturité efface cette illusion . Même phénomène avec la religion .
Ce qui n'est pas une preuve de l'inexistence d'une dimension spirituelle sous jacente à l'incarnation pensante . La conscience reste une question scientifiquement non résolue .

Il est curieux de constater que des phénomènes complexes et subtils soient réduits à l'expression de banalités, de propos à ras de terre, leurs auteurs donnant l'impression qu'ils savent, eux, ce qu'il en est. En fait, toute une littérature de vrais penseurs, si elle leur était connue, leur démontrerait le contraire. je cite ici à nouveau "le sacré", de Rudolf Otto, qui en est un bon exemple. On peut penser aussi à "la philosophie éternelle" d'Aldous Huxley, et tant d'autres. Arrive un moment où les discussions de café du commerce ne peuvent remplacer des réflexions de bon niveau.

c'est bien parce que je ne sais pas que je ne donne pas d'avis. Le texte des prières est pauvre, en général . Le silence de la méditation me parait beaucoup plus chargé de sens et de communication avec l'invisible impensable

La méditation, un grand mot pour désigner tout un champ d'activités cognitives internes plus ou moins en connexion avec le réel ou l'imaginaire.

La méditation bouddhiste où l'on recherche la vacuité et où l'on ne s'attache pas au flot "parasite" de nos pensées.

Le mandala qui concentre notre pensée active sur un objet symbolique précis

La prière où l'on dialogue avec une entité intérieure sensée être en connexion avec un au delà qui nous dépasse.

La méditation de pleine conscience qui est censée nous ancrer dans la réalité du monde en nous affranchissant un moment de nos pensées envahissantes.

Etc.

A chacun sa méthode sans essayer de l'imposer aux autres.

JO= "Le texte des prières est pauvre, en général . Le silence de la méditation me parait beaucoup plus chargé de sens et de communication avec l'invisible impensable"

la prière, ce n'est pas de la littérature, l'invisible n'est pas du tout impensable, car il est ressenti / pressenti et des connexions s'installent, et la prière n'est pas une "connexion avec un au-delà qui nous dépasse" — car le monde de l'Esprit (l'arrière-monde de Nietzsche) n'est pas ailleurs qu'ici et maintenant, nous y baignons, il est simplement d'une autre dimension (d'où la bêtise de Gagarine déclarant que de sa fusée il n'avait pas vu Dieu), et les phénomènes dits "paranormaux" ou "surnaturels" en font partie. Je ne redis là que des propos multiséculaires tenus par des êtres éclairés qui ont vu un bout de lumière dans leur prière. Que tout cela est difficile à saisir ! Au moins ayons l'humilité et le bon sens de chercher un peu, croyant ou pas, ce dont il peut s'agir et cultivons-nous un peu — avant de cultiver notre jardin.

mikael a écrit: Je ne redis là que des propos multiséculaires tenus par des êtres éclairés qui ont vu un bout de lumière dans leur prière.

je dirais même des êtres très illuminés

là, on est dans le caniveau

PS: je ne reçois plus de notification de réponse

Mikael a écrit:il est simplement d'une autre dimension

Comme l'horizon, plus on avance et plus ce monde invisible s'éloigne.
Avant, il y avait l'eden sur terre puis ce fut le ciel ensuite l’arrière-monde dual transcendantal maintenant il est ici mais dans une autre dimension.
Jusqu'où ira-t-on pour ne pas vouloir le trouver, faute de pouvoir le trouver, justement ?
Pourtant, il existe une réponse évidente, le lieu de l'irrationnel et de toutes ses manifestations se situe dans notre psychisme.

Bean a écrit:
Pourtant, il existe une réponse évidente, le lieu de l'irrationnel et de toutes ses manifestations se situe dans notre psychisme.

C'est tellement évident que c'en est dérangeant pour certains

et allez, un cliché de plus...le caniveau, vous dis-je.

Une nouvelle crise de critiquose Mikael ? Si tu n'es pas content, va donc voir ailleurs... !

On revient au sujet.

Mikael a écrit:Il est curieux de constater que des phénomènes complexes et subtils soient réduits à l'expression de banalités,

Au fond (du caniveau) la banalité n'est-elle pas tout bonnement dans les phénomènes eux mêmes sur lesquels toute une littérature chrétienne a brodé à coups de goupillons des récits fantastiques pendant des millénaires, donnant des explications alambiquées que finalement rien de tangible ne justifie ?

je cite ici à nouveau "le sacré", de Rudolf Otto, qui en est un bon exemple. On peut penser aussi à "la philosophie éternelle" d'Aldous Huxley, et tant d'autres.

Bien entendu, il faut les lire quand on s’intéresse à ces questions mais est-il pour autant nécessaire et obligatoire d'y adhérer ?

JO a écrit:c'est bien parce que je ne sais pas que je ne donne pas d'avis. Le texte des prières est pauvre, en général . Le silence de la méditation me parait beaucoup plus chargé de sens et de communication avec l'invisible impensable

Il me semble important de revenir à la définition du mot "prière" : "Élévation de l'âme vers Dieu (ou une divinité) pour lui exprimer son adoration ou sa vénération, ses remerciements ou actions de grâces, pour obtenir ses grâces ou ses faveurs; acte par lequel on s'adresse aux saints pour obtenir leur intercession auprès de Dieu".
Le discours me semble donc tout à fait cadrer.
- adoration ou vénération de la divinité
- remerciements pour avoir obtenu une réponse favorable à une demande
- réclamer une grâce
J'aurais donc tendance à te donner raison JO, le "sentiment océanique" (se ressentir en unité avec l'univers) que tu sembles évoquer me semble nettement moins réducteur.

Est-ce que Dieu a vocation à être "adoré" ? N'est-ce pas pas caractéristique des narcissiques ?

Pire que ça, il commence par créer des milliards d'anges qui ne font «que» l'adorer, puis ça le gonfle, alors il crée un bonhomme en argile fragile, à qui il laisse le choix, moyennant récompenses et punitions.

https://www.forum-metaphysique.com/t4863-a-moi-fidele-troupeau#116213

C'est vrai que c'est gonflant l'adoration
Magnus (que sa canne nous protège !) m'en parlait pas plus tard que lors de ma dernière expérience transcendale...

C'est pour ça que d'adorables femmes ont des compagnons impossibles !et qu'elles se les disputent ...