Diffamation des religions: l'ONU flirte avec la ligne jaune, avertit l'UE

GENÈVE, Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté vendredi une résolution sur la liberté d'expression, mais l'UE et des pays latino-américains ont exprimé des réserves, estimant que le texte flirte dangereusement avec le concept controversé de "diffamation des religions".

Le texte, présenté conjointement par l'Egypte et les Etats-Unis, dénonce "la poursuite de la montée de stéréotypes négatifs sur des religions et des groupes raciaux dans le monde et condamne dans ce contexte toute incitation à
la haine raciale, nationale ou religieuse".

Au nom de l'Union européenne, l'ambassadeur français Jean-Baptiste Mattéi a souligné que cette formulation constitue "un compromis ultime". Pour les Européens, "le droit international ne protège pas et ne doit pas protéger des religions ou d'autres systèmes de croyance", a-t-il souligné.

Le représentant du Chili, au nom également de la Colombie, du Guatemala, du Panama, du Pérou et de la République dominicaine, a abondé dans ce sens. "Le concept de diffamation se réfère à la protection de la réputation des personnes et ne s'applique pas aux religions.

Le concept de diffamation des religions n'a pas de base en droit international", a martelé le diplomate chilien. Au contraire, le Pakistan est intervenu au nom de la Organisation de la conférence islamique (OCI) pour regretter que le texte ne condamne pas la "diffamation des religions" et a souhaité une évolution future sur ce sujet des 47 Etats membres du Conseil des droits de l'homme.

Pour leur premier texte parrainé devant le Conseil des droits de l'homme, les Etats-Unis ont choisi "l'un des sujets les plus difficiles", a remarqué un diplomate européen.

Il est "hautement symbolique" que ce premier texte présenté par les Etats-Unis ait été élaboré avec l'Egypte, a relevé une source proche de la délégation américaine, en rappelant que le président américain Barack Obama avait déclaré lors d'une visite au Caire en juin dernier vouloir "un nouveau départ entre les Musulmans et les Etats-Unis".

La reconnaissance du concept de "diffamation des religions" est réclamée avec insistance dans le monde musulman, mais il est rejeté par les pays occidentaux, qui font valoir que cela limiterait la liberté d'expression en légitimant la répression du blasphème.

afp

YOD- afp a écrit:La reconnaissance du concept de "diffamation des religions" est réclamée avec insistance dans le monde musulman, mais il est rejeté par les pays occidentaux, qui font valoir que cela limiterait la liberté d'expression en légitimant la répression du blasphème.

Je suis contre la répression du "blasphème".

J'ai parfaitement le droit de dire que Mahomet était un assassin, la diffamation de morts ça n'existe pas.

Mais je n'ai pas le droit de dire que tous les musulmans sont des assassins.

J'espère que les pouvoirs publiques ne mélangeront pas tout.

...

Comme je dis souvent, les individus doivent avoir des droits, pas les communautés (quelles qu'elles soient, et notament les religions dans le cas présent).

Tibouc a écrit:Comme je dis souvent, les individus doivent avoir des droits, pas les communautés (quelles qu'elles soient, et notament les religions dans le cas présent).

Mais

Le blasphème est un délit au sein d’une communauté partageant les mêmes croyances.

Bonjour,

Gerard a écrit:J'ai parfaitement le droit de dire que Mahomet était un assassin, la diffamation de morts ça n'existe pas.

En l'occurrence, ce ne serait pas de la diffamation.

Je profite de l'occasion pour ressortir une de mes citations préférées :

Dès qu'il est reconnu qu'une croyance, et peu importe laquelle, est importante pour toute autre raison que d'être vraie, alors on s'expose aux pires abus. Le contrôle de l'appareil judiciaire en est le premier, mais d'autres sont sûrs de suivre. Les emplois de direction seront réservés aux personnes qui présentent toutes les garanties d'orthodoxie. Les documents historiques seront falsifiés s'ils remettent en cause les opinions reçues. Tôt ou tard, toute déviance sera considérée comme un crime et sera sanctionnée par le bûcher, les purges ou les camps de concentration.
Bertrand Russell, Pourquoi je ne suis pas chrétien.

à+

La critique est un travail intellectuel objectif et honnête qui vise à comprendre et à expliquer en faisant ressortir aussi bien les aspects négatifs que positifs. C’est un effort noble et bien intentionné.
Le critique doit donc, en conséquence, s’interdire toute expression de sentiments, qu’il s’agisse de religion ou d’un roman.

Dès qu’il y a expression de sentiments, ça devient par définition subjectif et possiblement diffamatoire et donc choquer. Il est donc normal d’interdire la diffamation.

Si ,en outre, la critique des religions donne lieu, trop souvent, trop fréquemment à ce genre de dérapages, à l’expression de sentiments manifestement hostiles à une communauté, il est tout à fait normal d’interdire même la critique des religions en tant qu’expression dangereuse, comme on l’a fait d’ailleurs pour bien d’autres questions.

On a bien mis par ailleurs des bornes à la liberté d'expression et interdit d’aborder nombre de sujets pour de multiples motifs, à commencer par la préservation de l’ordre public et de la paix sociale.

bradou a écrit:il est tout à fait normal d’interdire même la critique des religions en tant qu’expression dangereuse, comme on l’a fait d’ailleurs pour bien d’autres questions.

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Dans ce cas il faudra envisager d'interdire le Coran qui dans ses 2/3 ne fait que caricaturer les mécréants, les juifs et les chrétiens en utilisant des termes limite orduriers

YOD a écrit:Dans ce cas il faudra envisager d'interdire le Coran qui dans ses 2/3 ne fait que caricaturer les mécréants, les juifs et les chrétiens en utilisant des termes limite orduriers

Il caricature les juifs et chrétiens de l'an 630.

... qui n'étaient pas des bisounours non plus...

...

Allah est l'auteur immédiat du coran affirment les musulmans et depuis, Allah n'a pas pondu un autre livre pour nous dire que les mécréants, les juifs et les chétiens d'aujourd'hui ne sont pas concernés par ses diatribes
Et puis les musulmans continuent a réciter ces versets lors de leurs prières, ça m'étonnerais qu'en récitant ces versets ils pensent toujours aux chrétiens, juifs et mécréants du milieu du 7e siècle
Tant que les l'islam n'est pas acceptée comme Vérité, les mécréants, les juifs et les chrétiens ont toujours le même profil que les mécréants, les juifs et les chrétiens du milieu du 7e siècle, Je trouve même que leur cas s'est aggravé

Enfin je pourrais moi aussi rétorquer que ceux qui critiquent l'islam ou Mahomet critiquent un livre et un homme du milieu du 7e Siècle

Et il ne faut pas inverser les rôles, moi je suis pour une critique ravageuse de la religion, ce n'est pas moi qui demande de rétablir le délit de blasphème


L'ami caius nous a proposé un cours magistral là-dessus : https://www.forum-metaphysique.com/debats-inter-positions-metaphysiques-f22/lemploi-de-grossieretes-dans-le-coran-t438.htm

Tibouc a écrit:Comme je dis souvent, les individus doivent avoir des droits, pas les communautés (quelles qu'elles soient, et notament les religions dans le cas présent).

Quid du droit à l'autodétermination des peuples ?