Pas le bonheur, pas le malheur : l'ennui

Très intéressant. Je me pose la question, est-ce que l'ennui est le propre de l'adulte?
Beaucoup d'adultes ont oublié qu'ils ont déjà été des enfants.
Un enfant peut être dans le bonheur, dans le malheur, mais rarement dans l'ennui.
Pourquoi à un certain stade de l'enfance, l'ennui n'existe pas?

Peut-être serait-ce parce que pour l'enfant, tout serait découverte ?

Je pense que tous les enfants à un moment ou un autre arrivent à s'ennuyer, ce n'est pas un problème car se sont dans ces moments-là qu'il pourraient devenir plus créatifs, comme si l'ennui était au bout d'un certain temps déclencheur de créativité.

Après, à la suite de son exposé concernant la vision de Schopenhauer, Comte-Sponville étudie celle de Spinoza pour lequel le désir serait puissance :


Personnellement, j'ai tendance à trouver la vision de Spinoza beaucoup plus réaliste lorsqu'il est question de certains aspects comme ceux qui sont exposés ici, tels la sexualité, l'appétit qu'il mentionne, auxquels on pourrait ajouter la pratique d'un art, d'une profession dans l'ensemble réjouissante pour celui qui l'aurait choisie etc. Mais il me semble que pour ce qui est de l'acquisition de certains biens matériels que nous pourrions désirer, ainsi que de certaines situations particulières sensées le croit-on nous procurer joie et bonheur, là, Schopenhauer a raison.

Ainsi, j'ai l'impression que la vision de Spinoza s'inscrit davantage dans une forme de continuité en relation avec cette possibilité de réitérer une même forme de plaisir dans une activité spécifique et répétée, comme précisément se nourrir, faire l'amour, pratiquer un art, exercer une profession qui nous plait etc. alors que la vision de Schopenhauer traduirait plutôt la déception ou l'ennui faisant suite au fait d'avoir assouvi certains désirs de nature ponctuelle.

Jipé a écrit:Je pense que tous les enfants à un moment ou un autre arrivent à s'ennuyer, ce n'est pas un problème car se sont dans ces moments-là qu'ils pourraient devenir plus créatifs, comme si l'ennui était au bout d'un certain temps déclencheur de créativité.

Et qu’en est-il alors de la télé, tablettes et autres smart phone devant lesquels les parents plantent leurs gamins sans qu’il ne leur soit permis de s’ennuyer, cela doit sans doute avoir des répercussions concernant l’apprentissage de la créativité, non ?

C'est une très mauvaise habitude, qui diminue le temps disponible à la créativité de l'enfant, c'est vrai.