Jésus

patrick_victo a écrit:Il n'y a aucune preuve archéologique de l'existence de Jésus. Si vous en connaissez, vous pouvez le faire savoir.

Il y a des preuves archéologiques de l'existence de sa famille, sur le contexte de la vie politique culturelle et sociale de l'époque après les découvertes archéologiques de Sépphoris (6 km de Nazareth).  Et le tout permet de comprendre pourquoi le mouvement, les relations entre Jésus et ses frères dont Jacques qui a été meneur du mouvement après l'exécution de Jésus etc... Tabor y a consacré un bouquin. Ces recherches et ces traces même si elles ne sont pas directes crédibilisent tout à fait la part historique et humaine du récit.

Il n'y a aucune source extra-bibliques qui parle de Jésus. C'est ce que me disait mes professeurs de théologie catholique.

Alors là c'est vraiment tout à fait faux. Ne serait-ce que chez Josephe il y a de manière très explicite la condamnation à mort par un grand prêtre (Hane si mes souvenirs sont bons) de Jacques "frère de Jésus" ! Josèphe qui n'était pas chrétien ne parle pas comme un chrétien mais le mentionne. Et idem dans le Testimonium Flavinium où il est bien question de Jean le baptiseur.
La thèse de l'interpolation qui a été soutenue a un moment n'est pas recevable l'argument invoqué étant que tous les manuscrits grecs comportent ce même passage. (cf  : Meier, Un certain Juif, Jésus, vol.I, p. 52. Avis concordant sous la plume de S. Mason, in Schröter, Jacobi (éd.), Jesus Handbuch, p. 165-171.)
On trouve aussi des traces dans des textes rabbiniques qui même s'ils ont été fixé tardivement sont l'écho des traditions. Il y en a une bonne dizaine.

Les quelques passages ont été forgés par les chrétiens.

Non pas tous. Tu fais une généralisation abusive. Les interpolations sont d'ailleurs très facilement repérables et repérés (cf les études comparées des synoptiques). Les textes extra-bibliques dont il est question et qui font référence à Jésus, parlent par exemple de magiciens et non pas de "guérisseurs", entre autre points de détails allant vers l'authenticité du texte et la volonté de critiquer le mouvement.

Il suffit de lire les livres récents à ce sujet. Par récent, je veux dire après 1990. J'ai gradué en 2004 et c'était largement connu et publié.

Désolée mais les sources non-chrétiennes sur Jésus sont inventoriées et analysées par différents auteurs dont :
- J. P. Meier, Un certain Juif, Jésus. Les données de l’histoire (Lectiodivina), vol. I, Paris, Cerf, 2004, p. 47-70
- R. Fabris, Gesù il “Nazareno”, Assisi, Citadella, 2011, p. 108-129
- Ehrman, Did Jesus Exist?, p. 35-68
- C. Markschies, J. Schröter (éd.), Antikechristliche Apokryphen in deutscher Uebersetzung, vol. I/1, Tübingen, Mohr Siebeck, 2012, p. 209-218
- J. Schröter, C. Jacobi (éd.), Jesus Handbuch, Tübingen, Mohr Siebeck, 2017, p. 159-171.
(cf le compte rendu  de : Archéologie des savoirs - Journée d’étude organisée par Philippe Foro et Corinne Bonnet. « Jésus de Nazareth, biographie impossible ? » 9 décembre 2016 Université Toulouse – Jean Jaurès)

Il l'utilise également pour montrer la non existence de Jésus. C'est son originalité selon Bart Ehrman.

Il a même fait une application téléchargeable.  C'est peut-être original, mais je ne vois pas le rapport avec un article universitaire référencé et argumenté.
Lorsqu'il écrit par exemple : " Mais son rattachement à la ville de Nazareth semble avoir été une invention des auteurs évangéliques. À tout le moins, nous n'avons aucune preuve du contraire."
Pas de quoi faire un buzz : tout le monde sait dans le monde de la recherche que les évangiles dits canoniques sont ce que l'on appelle des œuvres destinées à fournir un portrait cohérent et qui fonctionne avec les traditions orales plus anciennes  
A noter également que les traditions orales ont continué à perdurer même après la fixation des canoniques. Et ça a son importance.
Mais en quoi cela touche-t-il l'historicité du fils de Marie et de X (Panthera, Pandera, Pantiri...), frère de etc... ?

Un extrait du CV de Carrier :

Et alors ? Cela ne fait pas de lui un "universitaire" puisqu'il n'est plus étudiant et qu'il n'y enseigne pas. Cela n'enlève bien entendu aucune des qualités de Carrier, mais cela souligne un point. Se méfier des arguments ressemblants de très près à un argument d'autorité.  
"Après avoir terminé son doctorat en histoire ancienne à l'Université de Columbia en 2008, Richard Carrier a décidé de ne pas tenter de trouver un poste universitaire et est maintenant blogueur. Selon Carrier, "l'économie américaine venait de s'effondrer et les départements de sciences humaines avaient gelé les embauches", explique-t-il"