L' Oeuvre au noir (I)

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Message par Babylon5 Jeu 24 Fév 2011 - 11:30

Un immense travail s’accomplit hors du temps ordinaire. Ces oeuvres déconstruites sont le fruit du désoeuvrement orchestré des protagonistes. Ceux-ci doivent être enfermés dans un espace sans couleur mais à ciel ouvert. Le tout est structuré par les mages, qui dictent les dérèglements monastiques selon le désordre des jours et des lunaisons.

Dans cet espace, acteurs et danseurs évoluent lentement entre l’évitement et la confrontation, dans un tournoiement poudreux qui compose un ballet. Tout en haut, mages et chorégraphes observent la gestuelle de chacun, en s’attachant aussi à la courbe des regards et au poids des paroles non dites. Il est indispensable de peser aussi le silence, comme les éclats de rire, sans omettre le balancement discordant des larmes étouffées et des cris de rage muette qui composent un ballet aérien. Il ne s’agit pas de figer l’instant, bien que cette composition ressemble également à un tableau subtilement mouvant, car chaque parcelle, aussi infinitésimale soit-elle, est d’égale importance et ne doit donc surtout pas être extraite de l’ensemble.

Le but de l’opération est aléatoire, se créant et se modifiant selon la venue et le départ des vagues, des ondes, des flux et reflux des pensées de chacun. Les observateurs influent également sur la dé-construction de l’édifice, ce qui peut se traduire par de violentes explosions d’horreur pure ou par n’importe quoi d’autre, y-compris des déferlements de poésie brute, dans ce décor instable. Cependant, le phénomène est sans importance pour les mages. Leur champ de vision très large englobe le tout, y-compris les grincements de dents, les zébrures d’hirondelles, les turbulences, les effets de miroirs, et les trous noirs. Il n’y a donc aucun résultat attendu, si ce n’est l’ouverture de sentiers nouveaux et le tri des pierres, briques et moellons de la Tour.

Tout ceci n’est ni un début ni une fin : le travail est déjà accompli par le seul fait d’être en cours, mais sera toujours recommencé comme la douleur et la joie. Les étoiles, nées, mortes ou à naître illuminent et révèlent le Grand Œuvre vide de sens tout juste pour la Beauté.

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