La page blanche

J'ai écrit cela quand j'étais jeune il y a longtemps:
Je suis devant une page blanche. Je ne sais pas quoi écrire, quoi dire. Pourquoi en tant que chrétien je ne suis pas capable de dire l'Évangile? Du temps de Jésus c'était le commencement. Tout était à faire. Les apôtres remplis de l'Esprit saint proclamaient l'évangile. Affligés, persécutés ils en ressortaient plus forts. Au début du christianisme la page était blanche aussi. Pourquoi après 2000 ans ma page est-elle blanche? Je ne suis pas capable d'écrire sans gêne, de parler sans gêne devant tout le monde contemporain, chrétien, chrétien indifférent, et non chrétien. Est-ce que mon Église m'a endormi? Est-ce que mon Église m'a dit, tu es baptisé, tu pratiques et tu crois donc ne t'inquiète pas tu seras sauvé? Je suis devant une page blanche. Pourtant je vois tant de pages remplis sur Dieu, sur Jésus. Des milliers de pages et des milliers de livres écrits par des milliers de personnes qui savent dire l'Évangile mais ne la vivent pas. Des personnes qui savent pratiquer la charité mais qui ne sont pas charitables. Des personnes qui font acte de foi mais qui ne font pas confiance. Des personnes qui font acte d'espérance par l'intelligence mais qui n'espèrent pas avec le coeur? Je suis devant une page blanche et je ne sais pas quoi écrire. Peut-être que, pour écrire, il faut vivre. Mais pourtant je vis. Non, je ne vie pas, je fonctionne. Je dois étudier, je dois avoir un diplôme pour travailler. Quand je travail, il faut que je sois productif sinon je ne suis plus d'intérêt. Je dois nourrir ma famille, je dois me comporter en fonction de mes revenues. Je dois avoir la santé, je dois bien paraître, je dois suivre les lois mais, est-ce que je vis? Pour vivre et faire vivre mon prochain, il faudrait peut-être écouter des voix qui s'élèvent pour faire entendre une autre " musique " : il s'agirait alors d'aller si l'on peut dire au secours de Dieu. Dans son journal Une vie bouleversée, Etty Hillesum, morte à Auschwitz en 1943, écrit ces mots étonnants : " Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi. Une chose m'apparaît de plus en plus claire : ce n'est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t'aider et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes. C'est tout ce qu'il nous est possible de sauver en cette époque et c'est aussi la seule chose qui compte " ( coll. Ponts, p. 175).

J'aime beaucoup ce texte, et quoique je sois lucide mais pas chrétien, je pense comme toi et comme Etty que Dieu a besoin des hommes et qu'il est plus à plaindre qu'à louer.

Bonjour,

Nailsmith a écrit:
Du temps de Jésus c'était le commencement. Tout était à faire. Les apôtres remplis de l'Esprit saint proclamaient l'évangile. Affligés, persécutés ils en ressortaient plus forts. Au début du christianisme la page était blanche aussi.

Oui les premiers chrétiens ont proclamé aussi pour que le christianisme survive à la destruction de Jérusalem en 70 de notre ère. Ils étaient en outre, en ces débuts, dans une relation privilégiée avec Dieu.

Nailsmith a écrit:
Pourquoi après 2000 ans ma page est-elle blanche? Je ne suis pas capable d'écrire sans gêne, de parler sans gêne devant tout le monde contemporain, chrétien, chrétien indifférent, et non chrétien. Est-ce que mon Église m'a endormi? Est-ce que mon Église m'a dit, tu es baptisé, tu pratiques et tu crois donc ne t'inquiète pas tu seras sauvé?

Parler pour dire quoi dans ce monde déjà christianisé ? Là est la question.
Le Seigneur utilisera ses serviteurs comme cela lui conviendra et au moment qu'il jugera opportun.
En attendant, nous avons quand même certains dons que nous pouvons utiliser pour l'édification de nos amis et de notre famille.

Nailsmith a écrit:Je suis devant une page blanche. Pourtant je vois tant de pages remplis sur Dieu, sur Jésus. Des milliers de pages et des milliers de livres écrits par des milliers de personnes qui savent dire l'Évangile mais ne la vivent pas. Des personnes qui savent pratiquer la charité mais qui ne sont pas charitables. Des personnes qui font acte de foi mais qui ne font pas confiance. Des personnes qui font acte d'espérance par l'intelligence mais qui n'espèrent pas avec le cœur?

Nous pouvons quand même constater les efforts fournis, gages de bonnes volontés. Le Seigneur complètera ce qui manque à toute cette bonne volonté.
Le Seigneur connait aussi ceux qui vivent en lui.

Nailsmith a écrit:Je suis devant une page blanche et je ne sais pas quoi écrire. Peut-être que, pour écrire, il faut vivre. Mais pourtant je vis. Non, je ne vie pas, je fonctionne. Je dois étudier, je dois avoir un diplôme pour travailler. Quand je travail, il faut que je sois productif sinon je ne suis plus d'intérêt. Je dois nourrir ma famille, je dois me comporter en fonction de mes revenues. Je dois avoir la santé, je dois bien paraître, je dois suivre les lois mais, est-ce que je vis?

Lorsque nous subissons les contraintes de cette vie tout en gardant la foi, c'est bien et louable. Dieu le sait.

Nailsmith a écrit:
Pour vivre et faire vivre mon prochain, il faudrait peut-être écouter des voix qui s'élèvent pour faire entendre une autre " musique " : il s'agirait alors d'aller si l'on peut dire au secours de Dieu.

Ou se mettre sous le secours de Dieu ?

Nailsmith a écrit:Dans son journal Une vie bouleversée, Etty Hillesum, morte à Auschwitz en 1943, écrit ces mots étonnants : " Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi. Une chose m'apparaît de plus en plus claire : ce n'est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t'aider et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes. C'est tout ce qu'il nous est possible de sauver en cette époque et c'est aussi la seule chose qui compte "

Même dans les moments excessivement difficiles, il faut savoir garder ses lèvres, surtout ...envers Dieu.
Nous ne savons pas mesurer l'aide que Dieu nous apporte.
Nous devons nous asseoir, regarder tout ce que nous avons déjà, réfléchir sur la valeur de la reconnaissance, et louer Dieu, mais même alors, nous sommes en deçà de la réalité.
Cordialement, Foetus.

Jésus veut dire "Dieu sauve".

Dieu va nous ressusciter comme Jésus après armaggedon, et nous serons jugés.

Il a bien ressuscité Jésus, non ?

La droiture frappe les cordes harmonieuses de la vérité, et la mélodie vibre dans tout le cosmos, allant jusqu’à reconnaître l’Infini.

Zed a écrit:La droiture frappe les cordes harmonieuses de la vérité, et la mélodie vibre dans tout le cosmos, allant jusqu’à reconnaître l’Infini.

WOW!