L’Eglise luthérienne, nouveau temple du mariage gay

(LIEN)

Ils rêvaient d’un grand mariage traditionnel à l’église. Finalement, Lars Gårdfeldt, 51 ans, prêtre à Göteborg (sud-ouest de la Suède), et son compagnon, prêtre aussi, se sont mariés civilement au Canada, en 2006. Parents de deux enfants, ils étaient las d’attendre que l’Eglise luthérienne de Suède, qui les a ordonnés, daigne enfin leur accorder ce droit qu’ils réclamaient depuis près de trente ans. Car si les couples homosexuels pouvaient enregistrer un «partenariat» depuis 1995, ou adopter un enfant depuis 2003, le mariage continuait de leur être interdit.

Hier, l’Eglise luthérienne, anciennement Eglise d’Etat, à laquelle appartiennent plus de 70 % des Suédois, a accepté d’unir des couples homosexuels. Cette décision, très attendue, intervient après que les députés ont modifié la loi sur le mariage pour en faire un acte «sexuellement neutre». Avec une conséquence importante pour les Eglises. Car, en Suède, les couples peuvent choisir indifféremment d’être unis par un prêtre ou un représentant de la loi, sans avoir besoin de passer à la mairie avant de se rendre à l’église. En autorisant les mariages gays, les députés ont forcé les communautés religieuses à choisir : soit elles acceptent d’unir les couples homosexuels et conservent le droit de célébrer le mariage, soit elles s’y opposent et perdent ce droit. L’Eglise luthérienne a choisi la première option, même si elle tolère que des prêtres refusent de marier des couples homosexuels. Lars Gårdfeldt se dit partagé : «Si l’Eglise est une mère, c’est une énorme joie de voir qu’elle accorde enfin à un de ses enfants le droit qu’elle reconnaissait à tous les autres. Mais c’est aussi triste qu’elle ait d’abord tout fait pour éviter d’en arriver là.»

Il assure qu’une majorité des étudiants en théologie continuent de cacher leur homosexualité «de peur que leur évêque refuse de les ordonner». Lui-même a gardé le secret pendant dix ans. Et quand il s’est engagé pour que l’Eglise accorde les mêmes droits aux homosexuels, on l’a menacé. Et il a failli être excommunié en 1995 en mariant un couple gay. Dix ans plus tard, l’Eglise a accepté d’accorder sa bénédiction aux couples qui s’unissaient dans le cadre d’un partenariat. Les réactions n’ont pas tardé : 865 prêtres ont signé une pétition s’y opposant. Plusieurs communautés religieuses ont même menacé de rompre le dialogue œcuménique. «Mais nous sommes une Eglise populaire, au sein de laquelle la majorité était favorable à ce changement», explique Gunnar Bäckström, président de l’association chrétienne Ekho. Lars Gårdfeldt reconnaît avoir été tenté d’abandonner l’Eglise. Mais chaque fois, l’image du mur de Berlin lui est revenue : «Il a fallu que des gens se battent à l’intérieur et à l’extérieur pour qu’il tombe enfin.»

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"...soit elles acceptent d’unir les couples homosexuels et conservent le droit de célébrer le mariage, soit elles s’y opposent et perdent ce droit."

Le fils du charpentier avait bien dit de rendre à César ce qui est à Jules. Ayant donné aux Eglises une fonction qui devrait être réservée à l'Etat, la société se retrouve ici dans une contradiction (qui pourrait se résoudre en divisant clairement les rôles entre Eglise et Etat, comme c'est fait en France).

à cochonfucius, totalement hors sujet!

Spoiler:

C'est surprenant de la part d'une église. Surtout sa motivation!
Mais les pays du nord ont toujours été en avance sur ce genre de sujets un peu "chauds" .
D'autant, qu'ici, on parle de mariage entre prêtres.
prêtres ayant adopté en couple deux enfants.
Ce qui signifie que l'union de deux prêtres était déjà reconnue comme "valable".
donc..

à Myrrha: non, tu confonds avec quelqu'un d'autre.

(J'ai plutôt l'âge d'être grand-père).

À Cochonfucius

Spoiler:

À Jowel
Tu sembles gêné? Est-ce pour toi un problème insurmontable?
Je suis peu habituée à l'idée du mariage des prêtres, le fait qu'ils soient en plus homosexuels, je peux dire que ça me choque, mais je respecte la liberté des autres de penser différemment.
C'est surtout bizarre parce que ce sont des pasteurs (et non des prêtres je pense)
et que, même si les militants le voudraient bien, l'homosexualité reste aux yeux du "français moyen" hors norme, pas conventionnel.
D'ailleurs, c'est toujours un peu étrange d'étaler ses préférences sexuelles sur la place publique.
Et dans le cas précis, cette information a pour but soit de "choquer", soit de militer pour les droits des homosexuels jusque là où on s'y attend le moins.