Images...

28.

Petite araignée,
Qui a tissé sa toile
Entre les contrefiches
De ma terrasse en bois.
D’ici je la vois
Comme une étoile en plein jour.

29.

Parfois je ne sais que dire.
J’ai pourtant le désir
De me joindre aux cigales,
De sanctifier l’été.

Alors j’écris un poème
Sur les choses que j’aime,
Je me contente de les évoquer
Pour éprouver leur présence.

J’écris sur les collines,
Sur les fleurs, les paysages,
Ce ne sont pas des haïkus,
Mais je m’émerveille de même.

30.

Sauver les apparences…

La fleur n’a rien à sauver
Car elle n’est qu’extériorité,
C’est du moins ce que nous dit
Le grand poète portugais.

31.

Par mille échos
Je crois en cette forme.
De cette manière,
La voilà qui impose sa norme.

32.

Gouttes de pluie,
Insuffisantes mais précieuses,
Ce parfum qui éclate,
Celui de l’humidité.

33.

Je suis les collines,
Qui me parlent de la Terre,
Qui me rappellent sa beauté
Sous la couronne du ciel.

Je suis la lune,
Qui me parle du soleil
Qui la rend si brillante,
Si présente la nuit.

Je suis cette herbe folle,
Dont la blondeur exprime
Comme l’eau est précieuse,
Comme l’été est chaud.

Je suis cette bouteille,
Au plastique éventré,
Traînant dans une rue
Dans un vieux caniveau.

34.

Ce jour où viendra à souffler
Ce courant d’air froid,
Je me souviendrai de moi.

35.

Plus royaliste que le roi,
Je n’ai que vous, les collines,
Et je ne m’en plains pas.

36.

Poème décousu…
En tissu de nuages.

Des souvenirs, par bribes,
Des rêves, très courts.

Mes yeux sont lourds,
Clos souvent.

Etat somnolent,
D’une maison en pierres.

37.

Lumière qui éclaire...
Avec elle tout semble clair.
C’est en vain que l’on cache
Ce qu’elle a mis à jour.

38.

Lune d’automne
Qui veille sur la Terre,
Son visage est d’argent.

39.

Devant le grand athanor,
Se trouvait le métal transmuté.
Je reçus alors cette leçon,
Ces quelques mots
Prononcés par mon maître :

Mon cher garçon,
Ce métal n’est pas précieux,
Ce sont tes yeux qui le voient comme tel.
Aussi, ce n’est pas à l’or d’aller à toi,
Mais à toi d’aller à l’or.

40.

Assoupi sur le caillebotis,
Le chat a préféré l’ombre,
Presque novembre.

41.

Avec un linge blanc
J’envelopperai ces tristes pensées ;
Ce sera tout comme si
Elles n’avaient jamais existé.

42.

Avec ce qu'il faut de sel,
Avec beaucoup de poivre ainsi que de piment,
Un soupçon d’amertume,
Une légère acidité,
Nous dégusterons ce plat
Que tu as préparé.

43.

Petit poème qui surgit,
Je ne l’ai pas encore écrit,
Je suis en train de le faire.

Il y est question de collines,
Je m’en aperçois maintenant,
L’aurais-je deviné ?

44.

Mektoub,
Fil de lumière,
Qu’à moi je tire
Pour avoir le sentiment d’avancer.

45.

C’était un rêve,
Des passants se promenaient.

Le Ciel, solitaire,
Se mit à souffler sur eux.

Sur l’instant, ils s’éveillèrent,
Et pour eux le jour se leva…

46.

Don’t think, just do…

Je ne sais pas comment,

Je ne sais pas pourquoi,

Mais je le découvrirai,

Peut-être demain.

47.

C’est l’homme à contre-pied,
A contre-main, mais au bon cœur.
C’est comme ça que je le rêve,
Mais peut-être est-ce trop beau…

48.

C’est le père du père du père…
C’est la Paternité,
Chaîne ininterrompue
De minuscules géants.

49.

En une seconde
J’ai abandonné le passé,
Me voici à nouveau seul face à Toi.

50.

Il était…

Je ne sais plus…

Je bafouille.

Mais est-ce un si mauvais signe ?

51.

Brouillard d’automne
Reflétant ces heures
Parfait miroir.

52.

Par le vide qui traverse les murs,
Par les neutrinos,
Et par toi, celui que j’aime.