Séparation du moi et du monde

Donc la conscience émerge d'une sorte de "pilote automatique" que serait l'inconscient ?

Sur la conscience, un article de Wiki pour éclaircir les choses :



"Au sens psychologique, elle se définit comme la « relation intériorisée immédiate ou médiate qu'un être est capable d’établir avec le monde où il vit ou avec lui-même ». En ce sens, elle est fréquemment reliée, entre autres, aux notions de connaissance, d'émotion, d'existence, d'intuition, de pensée, de psychisme, de phénomène, de subjectivité, de sensation, et de réflexivité. Ce sens correspond par exemple à l'allemand Bewusstsein et à l'anglais consciousness, et en français à la locution plus précise "d'état de conscience". La conscience est « cette capacité de nous rapporter subjectivement nos propres états mentaux »;

Au sens moral, elle désigne la « capacité mentale à porter des jugements de valeur moraux […] sur des actes accomplis par soi ou par autrui ». En ce sens, elle correspond par exemple à l'allemand Gewissen et à l'anglais conscience ;
en tant que critère de catégorisation conceptuel, elle représente le trait distinctif caractérisant l'humanité d'un sujet et par extension la spécificité caractérisant l'ensemble éponyme de ces sujets ;

Par métonymie, elle désigne la totalité formée par l'ensemble des représentations d'un sujet conscient, tout au moins de ses représentations conscientes.

Si ces propositions de définition font de la conscience une expérience prégnante pour tout être humain, elle n'en reste pas moins, comme le souligne par exemple André Comte-Sponville « l'un des mots les plus difficiles à définir ». 
Cette difficulté se heurte en effet à la problématique d'une conscience tentant de s'auto-définir. 
En effet, la possibilité qu'aurait une faculté de se discerner elle-même ne fait pas consensus, et connaît même des détracteurs dans des courants de pensée fort éloignés. 
Un proverbe bouddhiste formule l'adage selon lequel « un couteau ne peut se couper lui-même », tandis qu'Auguste Comte assure que personne « ne peut […] se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue »."

Magnus a écrit:Un proverbe bouddhiste formule l'adage selon lequel « un couteau ne peut se couper lui-même », tandis qu'Auguste Comte assure que personne « ne peut […] se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue »."

Là, il y a la question qui se pose de la non concomitance de ces informations, et donc de l'absence de tierce attention par laquelle la relation duelle soi/monde pourrait être perçue comme si nous pouvions nous en extirper. Cela rejoindrait ce que dit dedale il me semble.

dedale a écrit:salut tlm.

Salut dedale ! Contente de te croiser à nouveau et merci pour ces précisions

C'est toujours un plaisir.

loofrg a écrit:Là, il y a la question qui se pose de la non concomitance de ces informations, et donc de l'absence de tierce attention par laquelle la relation duelle soi/monde pourrait être perçue comme si nous pouvions nous en extirper. Cela rejoindrait ce que dit dedale il me semble.

Disons que la relation soi/milieu, soi-monde, peut être vue avec un certain recul, un détachement pourrait-on dire. C'est une sensation en tous cas car être observateur de soi implique fatalement une observation participative avec tous les biais que cela peut comporter - dont tout particulièrement celui de désirer atteindre un certain état de conscience, par exemple. Le désir prend alors la forme du but recherché.

Oui, le désir de détachement il me semble, désir que les événements du monde environnant n'aient pas d'incidence sur soi.

Je pense que le facteur incidence n'est pas mauvais par nature. Fondamentalement, un être vivant dépend des milieux et du monde dans lequel il vit. Il en dépend mais plus que ça encore, il en est une émulation, une forme de synthèse, une adaptation. Ca ne signifie pas qu'il est adapté et qu'ainsi, il se repose sur les lauriers de son évolution qui serait accomplie, ça suppose seulement qu'il peut trouver une voie d'adaptation et d'équilibre propre à lui-même, à son profil.

Toute rupture psychologique qui pourrait ou non avoir été produite par certains événements extérieurs, me semble d’ailleurs, concernant l’idée d’évolution que tu évoques, exiger une adaptation de notre part, comme s’il fallait réapprendre à vivre en fonction de ces nouvelles données, ce qui pourrait avoir valeur de renaissance.

A ces carrefours de notre existence, le choix nous serait comme donné d’avancer, de laisser derrière nous notre ancienne peau si je peux dire, en se réorganisant sur la base de ce renouveau ; ou bien, à l’inverse, de mourir en quelque sorte, ceci dans le sens métaphorique du terme, c’est-à-dire dans le sens de ne plus être capable de s’inscrire dans le mouvement que la vie exige de nous, puisque le mouvement serait bien à mon sens ce qui caractérise la vie.

La vie n'est qu'une suite d'adaptations il me semble.

Absolument, avec j'ai l'impression certains moments de grandes mutations qui ne me semblent pas si nombreux.

loofrg a écrit:Toute rupture psychologique qui pourrait ou non avoir été produite par certains événements extérieurs, me semble d’ailleurs, concernant l’idée d’évolution que tu évoques, exiger une adaptation de notre part, comme s’il fallait réapprendre à vivre en fonction de ces nouvelles données, ce qui pourrait avoir valeur de renaissance.

A ces carrefours de notre existence, le choix nous serait comme donné d’avancer, de laisser derrière nous notre ancienne peau si je peux dire, en se réorganisant sur la base de ce renouveau ; ou bien, à l’inverse, de mourir en quelque sorte, ceci dans le sens métaphorique du terme, c’est-à-dire dans le sens de ne plus être capable de s’inscrire dans le mouvement que la vie exige de nous, puisque le mouvement serait bien à mon sens ce qui caractérise la vie.

Ce n'est pas étonnant d'éprouver une forme de dissociation. Nos systèmes sont en conflit, à la dérive sur certains aspects : La place que l'on y trouve n'est pas toujours à la hauteur de nos espérances, de notre potentiel. Dans certains cas, la rupture peut devenir le seul recours pour garder un semblant de cohésion. On peut avoir besoin de se mettre à l'écart, ne serait-ce que pour faire le point.

Ca peut être bénéfique de se mettre à l'écart de certaines choses, dès l'instant où l'on ne s'enferme pas.

Effectivement, se mettre à l'écart permet de prendre du recul et donc de relativiser, de revoir peut-être ses priorités.

Certains trucs peuvent te sembler importants quand tu as le nez dans le guidon, mais avec le recul justement, cela finit par te sembler comme peau de balle.