Perdre la forme humaine
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dedale
loofrg
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Perdre la forme humaine
Perdre la forme humaine…
Il existe une force agglomérante qui parasite l’attention. Son action produirait malencontreusement l’articulation, ou rapport antagoniste, entre ces deux idées que sont d’un côté l’idée de soi et de l’autre l’idée du monde.
D’une part, l’élimination de cet antagonisme (acte non volontaire/entrée dans le samadhi par l’action de la grâce appelée par les exercices spirituels), et d’autre part, la dissolution de cette force agglomérante propre à définir cette relation conflictuelle entre, d’un côté, la forme du soi (ou forme humaine) et de l’autre, la forme du monde, seraient en d’autres termes toutes deux une seule et même chose.
Avant cet événement on pourrait dire que l’individu est segmenté en deux parties distinctes :
-lui- ≠ -monde- ;
-monde- ≠ -lui-.
Cette considération amène à devoir parler du temps, car si l’individu se localise soit dans le soi, soit dans le monde, ceci sans jamais pouvoir incarner les deux ensemble, autrement dit les réunir, c’est relativement au fait qu’il se trouve pris au piège de l’instant, lequel est chez lui déterminé en sa forme particulière par son attention, attention comme dit plus haut parasitée par une force agglomérante dont la particularité est d’assembler les informations reçues (stimuli physiques et mentaux), de sorte à les réunir afin de produire l’illusion de l’existence d’entités : de l’entité -soi- antagoniste de l’entité -monde-.
Mais précisons que quand l’attention de l’individu est focalisée sur l’entité « soi », il est le soi, et que lorsque son attention est focalisée sur l’entité « monde », il est le monde, raison pour laquelle il ne parvient pas à voir concomitamment la distinction entre ces deux là, ce qui se trouve être en contradiction avec ce que lui suggère son mental.
Aussi n’est-il capable que d’assembler son attention que sur une seule chose à la fois, laquelle n’est en réalité une, que par exclusion de l’autre. Pour rassembler les deux, l’individu, poussé à le faire par la douleur que produit cette dichotomie, se voit contraint de faire des va et vient continuels entre le soi et le monde, entre le monde et le soi, mais à chaque fois que son attention se porte sur l’une de ces choses, l’autre manque irrémédiablement.
En réalité, si ce qui a été dit jusque ici est clair, on pourra comprendre que le soi et le monde ou plus exactement, l’idée que l’on s’en fait, n’apparaissent comme distincts, précisément que par l’effet de cette idée même : que c’est cette idée, inscrite profondément dans la conscience, qui se trouve être cette force agglomérante qui parasite l’attention, puisqu’elle contredit l’expérience qui est celle en réalité qui consiste dans le fait qu’il n’existe consciemment parlant, rien d’autre que ce sur quoi l’attention se porte, qu’en somme il n’existe,( toujours en terme de conscience ), pas de monde en dehors du soi quand l’attention est portée sur le soi, et qu’il n’existe rien d’autre que le monde quand l’attention est portée sur le monde.
Autrement dit, il n’existe dans la réalité de l’expérience consciente, ni soi, ni monde, car pour qu’une telle chose soit, il faudrait qu’il existe dans cette expérience, autre chose que le soi quand l’attention est portée sur le soi, il faudrait aussi qu’il existe autre chose que le monde quand l’attention est portée sur le monde, ce qui permettrait depuis un point de vue hors du soi ou depuis un point de vue hors du monde, ou bien, depuis le regard venu du soi, ou depuis le regard venu du monde, soit de dire : « ceci est le soi », soit de dire : « ceci est le monde », chose qui n'est pas.
C’est d’ailleurs dans le but de se conforter dans ce que lui dit son mental, ayant inscrit si profondément cette dichotomie dans sa conscience, même si son désir le plus profond serait de se libérer de cette douloureuse dualité que cette idée imprime dans son vécu, que l’individu éprouve ce besoin de perdre alternativement le monde au profit du soi et parallèlement, le soi au profit du monde, ceci dans le premier cas, pour créer cet espace illusoire hors du monde qui lui permettrait de dire qu’il peut le voir, et dans le second de créer cet espace illusoire hors du soi qui lui permettrait de dire qu’il peut voir le soi.
Mais il devra en fin de compte reconnaître, que c’est un espace qu’il crée artificiellement, une dichotomie au sein d’une seule et même chose : sa conscience.
…
Il existe une force agglomérante qui parasite l’attention. Son action produirait malencontreusement l’articulation, ou rapport antagoniste, entre ces deux idées que sont d’un côté l’idée de soi et de l’autre l’idée du monde.
D’une part, l’élimination de cet antagonisme (acte non volontaire/entrée dans le samadhi par l’action de la grâce appelée par les exercices spirituels), et d’autre part, la dissolution de cette force agglomérante propre à définir cette relation conflictuelle entre, d’un côté, la forme du soi (ou forme humaine) et de l’autre, la forme du monde, seraient en d’autres termes toutes deux une seule et même chose.
Avant cet événement on pourrait dire que l’individu est segmenté en deux parties distinctes :
-lui- ≠ -monde- ;
-monde- ≠ -lui-.
Cette considération amène à devoir parler du temps, car si l’individu se localise soit dans le soi, soit dans le monde, ceci sans jamais pouvoir incarner les deux ensemble, autrement dit les réunir, c’est relativement au fait qu’il se trouve pris au piège de l’instant, lequel est chez lui déterminé en sa forme particulière par son attention, attention comme dit plus haut parasitée par une force agglomérante dont la particularité est d’assembler les informations reçues (stimuli physiques et mentaux), de sorte à les réunir afin de produire l’illusion de l’existence d’entités : de l’entité -soi- antagoniste de l’entité -monde-.
Mais précisons que quand l’attention de l’individu est focalisée sur l’entité « soi », il est le soi, et que lorsque son attention est focalisée sur l’entité « monde », il est le monde, raison pour laquelle il ne parvient pas à voir concomitamment la distinction entre ces deux là, ce qui se trouve être en contradiction avec ce que lui suggère son mental.
Aussi n’est-il capable que d’assembler son attention que sur une seule chose à la fois, laquelle n’est en réalité une, que par exclusion de l’autre. Pour rassembler les deux, l’individu, poussé à le faire par la douleur que produit cette dichotomie, se voit contraint de faire des va et vient continuels entre le soi et le monde, entre le monde et le soi, mais à chaque fois que son attention se porte sur l’une de ces choses, l’autre manque irrémédiablement.
En réalité, si ce qui a été dit jusque ici est clair, on pourra comprendre que le soi et le monde ou plus exactement, l’idée que l’on s’en fait, n’apparaissent comme distincts, précisément que par l’effet de cette idée même : que c’est cette idée, inscrite profondément dans la conscience, qui se trouve être cette force agglomérante qui parasite l’attention, puisqu’elle contredit l’expérience qui est celle en réalité qui consiste dans le fait qu’il n’existe consciemment parlant, rien d’autre que ce sur quoi l’attention se porte, qu’en somme il n’existe,( toujours en terme de conscience ), pas de monde en dehors du soi quand l’attention est portée sur le soi, et qu’il n’existe rien d’autre que le monde quand l’attention est portée sur le monde.
Autrement dit, il n’existe dans la réalité de l’expérience consciente, ni soi, ni monde, car pour qu’une telle chose soit, il faudrait qu’il existe dans cette expérience, autre chose que le soi quand l’attention est portée sur le soi, il faudrait aussi qu’il existe autre chose que le monde quand l’attention est portée sur le monde, ce qui permettrait depuis un point de vue hors du soi ou depuis un point de vue hors du monde, ou bien, depuis le regard venu du soi, ou depuis le regard venu du monde, soit de dire : « ceci est le soi », soit de dire : « ceci est le monde », chose qui n'est pas.
C’est d’ailleurs dans le but de se conforter dans ce que lui dit son mental, ayant inscrit si profondément cette dichotomie dans sa conscience, même si son désir le plus profond serait de se libérer de cette douloureuse dualité que cette idée imprime dans son vécu, que l’individu éprouve ce besoin de perdre alternativement le monde au profit du soi et parallèlement, le soi au profit du monde, ceci dans le premier cas, pour créer cet espace illusoire hors du monde qui lui permettrait de dire qu’il peut le voir, et dans le second de créer cet espace illusoire hors du soi qui lui permettrait de dire qu’il peut voir le soi.
Mais il devra en fin de compte reconnaître, que c’est un espace qu’il crée artificiellement, une dichotomie au sein d’une seule et même chose : sa conscience.
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loofrg- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Perdre la forme humaine
Si on considère objectivement le rapport de soi au monde, il n'y a pas réellement de problème d'unité ou de dichotomie.
L'attention, par définition, est une faculté spontanément déterministe et elle n'a de sens, d'efficacité, que lorsque l'esprit se concentre sur des objets déterminés - objets qui peuvent être matériels ou cognitifs.
C'est à dire que l'on peut considérer la nature, comprenant l'être humain, comme un accomplissement qui est néanmoins la résultante d'un conflit - Pas un conflit au sens humain (une guerre, une bataille, au nom d'une idée ou de certains intérêts) mais une relation entre forces aveugles qui ne s'harmonisent que par équilibre. Car si la tension est possible, l'harmonie l'est tout autant.
C'est à dire que, paradoxalement, pour qu'un être considère qu'il y a unité, il faut qu'il en passe par une différenciation : Sinon comment pourrait-il percevoir l'interaction qui l'unifie? Ce questionnement n'a de sens que dans la posture qui donne à l'individu l'opportunité de se questionner à ce sujet.: Le fait, en quelque sorte, d'être individuellement en conflit avec tout le reste.
L'attention, par définition, est une faculté spontanément déterministe et elle n'a de sens, d'efficacité, que lorsque l'esprit se concentre sur des objets déterminés - objets qui peuvent être matériels ou cognitifs.
L'individuation d'un être vivant n'est pas une question de spiritualité. Un être vivant se distingue de son milieu en raison de son homéostasie : Il possède son propre équilibre interne qui est sensiblement différents de celui du monde qui, lui, réunit tout un ensemble d'équilibres très nuancés, dont les uns peuvent être à l'opposé des autres.loofrg a écrit:D’une part, l’élimination de cet antagonisme (acte non volontaire/entrée dans le samadhi par l’action de la grâce appelée par les exercices spirituels), et d’autre part, la dissolution de cette force agglomérante propre à définir cette relation conflictuelle entre, d’un côté, la forme du soi (ou forme humaine) et de l’autre, la forme du monde, seraient en d’autres termes toutes deux une seule et même chose.
C'est à dire que l'on peut considérer la nature, comprenant l'être humain, comme un accomplissement qui est néanmoins la résultante d'un conflit - Pas un conflit au sens humain (une guerre, une bataille, au nom d'une idée ou de certains intérêts) mais une relation entre forces aveugles qui ne s'harmonisent que par équilibre. Car si la tension est possible, l'harmonie l'est tout autant.
C'est à dire que, paradoxalement, pour qu'un être considère qu'il y a unité, il faut qu'il en passe par une différenciation : Sinon comment pourrait-il percevoir l'interaction qui l'unifie? Ce questionnement n'a de sens que dans la posture qui donne à l'individu l'opportunité de se questionner à ce sujet.: Le fait, en quelque sorte, d'être individuellement en conflit avec tout le reste.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Humeur : Fluctuante
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Re: Perdre la forme humaine
À loofrg:
J’ai peut-être mal compris, vous excluez la relation entre le soi et le monde. Me semble-t-il, prendre la forme humaine nécessite une relation entre le soi et le monde. Je ne sais pas si cette relation existera quand nous perdrons la forme humaine.
J’ai peut-être mal compris, vous excluez la relation entre le soi et le monde. Me semble-t-il, prendre la forme humaine nécessite une relation entre le soi et le monde. Je ne sais pas si cette relation existera quand nous perdrons la forme humaine.
Nailsmith- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Identité métaphysique : Chrétien lucide
Humeur : Égale
Date d'inscription : 06/01/2011
Re: Perdre la forme humaine
Ce monde-ci est un réceptacle pour un ensemble de karmas, qui prennent par exemple la forme humaine parce qu'elle correspond à ce réceptacle. Le monde n'a pas d'autre existence que celui d'accueillir ces parcours karmiques qui le soutiennent en quelque sorte. D'autres parcours engendrent d'autres mondes. D'autres mondes ailleurs se sont résorbés, faute de parcours karmiques pour les faire se manifester.
Melchior- Affranchi des Paradoxes
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Date d'inscription : 11/06/2020
Re: Perdre la forme humaine
Faut-il être doué d'hyperphantasie pour aller imaginer tout cela...
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- Méfie-toi du boeuf par devant, de la mule par derrière et du moine de tous les côtés.
Cervantes
Re: Perdre la forme humaine
Quels mondes se sont résorbés ? Je ne comprends pas Melchior ...
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Re: Perdre la forme humaine
Nailsmith a écrit:À loofrg:
J’ai peut-être mal compris, vous excluez la relation entre le soi et le monde. Me semble-t-il, prendre la forme humaine nécessite une relation entre le soi et le monde. Je ne sais pas si cette relation existera quand nous perdrons la forme humaine.
On ne prend pas forme humaine. La forme est une caractéristique qui peut éventuellement évoluer peut être bien au-delà de ce que l'on imagine. Tout dépend si l'on voit ça à l'échelle de l'existence humaine ou à celle des éons de l'évolution des espèces.
Ce que l'on nomme le "soi" désigne d'office une relation de l'individu avec le monde (les autres, le milieu, ...).
D'une certaine manière, le soi est une reconnaissance (recognition) de ce que le monde fait de nous. Cela comprend aussi bien la face consciente (émergée) que l'aspect inconscient (immergé de l'iceberg).
L'aspect conscient n'est qu'une surface : Si l'on devait traiter consciemment toutes les informations qui font ce que nous sommes, nous consommerions immensément plus d'énergie. Pas sûr que ça serait plus efficace pour nous - ainsi que pour l'écosystème qui est déjà durement touché par notre hyperactivité.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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