Loi écrite contre loi orale

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Message par _Coeur de Loi Sam 18 Juin 2011 - 20:17

Bonsoir à tous

La tradition des hommes disent à tort que c'est la femme qui donne le droit d'être juif.

Alors que le juif Boaz engendra Obed de sa femme Ruth qui n'est pas juive.
L'histoire de Ruth la Moabite est dans le livre de Ruth dans l'ancien testament.

Sachant que :
Obed engendra Isaï; Isaï engendra David. Le roi David.

"Les paroles s'envolent et les écrits restent."
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Message par yacoub Sam 18 Juin 2011 - 20:34

Un Noble proverbe islamique affirme que si c'est la mère qui fait le juif, c'est le père qui fait le musulman
(il est exprimé plus crument que ça)

yacoub
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Message par Alice Lun 20 Juin 2011 - 14:55

Alors que le juif Boaz engendra Obed de sa femme Ruth qui n'est pas juive.
Ruth est juive, elle s'est convertie avant de se marier à Boaz
Ruth 1:16
Et Ruth dit: Ne me prie pas de te laisser, pour que je m'en retourne d'avec toi; car où tu iras, j'irai, et où tu demeureras, je demeurerai: ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu.

D'ailleurs, si elle n'avait pas été juive, elle n'aurait jamais pu se marier avec Boaz suite au principe du lévirat (voir Ruth chapitre 3)

Le texte de Ruth est d'ailleurs lu à l'occasion de la fête de Shavouoth (Pentecôte juive), qui fête le Don de la Torah, Ruth étant le modèle du converti par excellence, et son statut d'ancêtre du Roi David, lignée de laquelle sortira le Messie, n'est pas anodin.

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Message par ronron Lun 20 Juin 2011 - 18:31

Alice a écrit:
Alors que le juif Boaz engendra Obed de sa femme Ruth qui n'est pas juive.
Ruth est juive, elle s'est convertie avant de se marier à Boaz
Ruth 1:16
Et Ruth dit: Ne me prie pas de te laisser, pour que je m'en retourne d'avec toi; car où tu iras, j'irai, et où tu demeureras, je demeurerai: ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu.
Ce sont les mots d’amour que Ruth adresse à sa belle-mère qu’elle ne veut pas quitter. Il ne s’agit pas d’une conversion au sens commun du terme où la protagoniste le ferait par conviction ou simplement raison religieuse... L’esprit du texte pointe une leçon d’amour plus qu’une conversion en tant que telle... Ça ne fait donc pas un modèle très fort de conversion... Ici, c’est le cœur qui parle du cœur...

D'ailleurs Boaz ne parle pas du tout de conversion en Ruth 4, 10. «et que j'acquiers en même temps pour femme Ruth la Moabite, veuve de Mahlôn, pour perpétuer le nom du mort sur son héritage et pour que le nom du mort ne soit pas retranché d'entre ses frères ni de la porte de sa ville. Vous en êtes aujourd'hui les témoins

D'ailleurs, si elle n'avait pas été juive, elle n'aurait jamais pu se marier avec Boaz suite au principe du lévirat (voir Ruth chapitre 3)
On ne sent pas cela à la lecture du texte, au contraire. Le langage est celui du cœur, pas de la loi. D’ailleurs vos considérations restent un peu dans la gorge puisqu’elles n’empêcheront pas Ruth de coucher avec Boaz sans être mariée avec lui...
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Message par Alice Lun 20 Juin 2011 - 19:32

Vous ne "sentez" pas le texte car il fait référence à des choses qui ne résonnent pas en vous. D'où votre interprétation personnelle.
Le texte hébreu - et c'est intelligible aussi en français, il faut simplement accepter qu'il ne s'agit pas qu'une d'une belle prose littéraire vide de toute autre sens que celui du ressenti au premier degré - fait à plusieurs reprises référence au principe du lévirat (à savoir : le driot pour une femme de demander le mariage à un frère ou parent assimilé dans le cas où elle est devenue veuve sans avoir eu d'enfants avec son mari décédé. Ce qui est le cas de Ruth.
Sa belle-mère, Naomi, qui a perdu tous ses fils et son mari, se rend vite compte que Boaz est un parti potentiel pour sa bru. Joue ici des questions de filiation qui permettent à Ruth d'invoquer la loi du lévirat.
Boaz - qui est juge de son état et déjà vieil homme - entend la demande de Ruth (et de sa belle-mère) et indique on ne peut plus clairement dans le texte la procédure que Ruth doit suivre pour rendre leur mariage possible (en effet, il y a un autre parent dont le rang filial est plus proche et donc "éligible" au principe du lévirat, Ruth doit officialiser son rejet d'une union avec ce parent avant de pouvoir se marier avec Boaz, à travers la cérémonie de la 'halitsa, décrite par ailleurs dans le texte.) Une fois cela fait - "à la porte de la ville", c'est-à-dire là où siège le tribunal de la ville, en présence de témoins, Ruth et Boaz peuvent s'unir.

Si Ruth n'avait pas été juive, le principe du lévirat n'aurait pu être invoqué (celui-ci ne concernant que les unions avec une femme juive). Mais le texte nous indique bien que Ruth a choisi la voie de la conversion, en énonçant la "profesion de foi" par excellencequi ouvre à la conversion face à sa belle-mère qui tentait de la dissuader : elle la suivra, sa patrie sera la sienne, son peuple le sien, et son Dieu le sien. Le récit nous signale d'ailleurs que l'autre belle-fille de Naomi, qui voulait aussi suivre celle-ci par amour, a finalement abandonné en cours de route... le coeur parlait au coeur, mais en matière de conversion, cela ne suffit effectivement pas, Ruth nous montre sa volonté de devenir juive à travers l'obstination qu'elle oppose à sa belle-mère qui finalement, à cours d'arguments, accède à la demande de sa bru.

Le langage est celui du cœur, pas de la loi
Le langage est à la fois celui du coeur et de la loi. C'est ce qui fait la beauté et la profondeur de ce texte.
Dans le judaisme, ce n'est jamais "ça ou ça", mais toujours "ça et ça".
Le monde n'est pas dichotomique ou manichéen, la lecture du texte ne peut pas l'être plus.

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Message par ronron Lun 20 Juin 2011 - 21:35

Alice a écrit:Vous ne "sentez" pas le texte car il fait référence à des choses qui ne résonnent pas en vous. D'où votre interprétation personnelle.
Le texte hébreu - et c'est intelligible aussi en français, il faut simplement accepter qu'il ne s'agit pas qu'une d'une belle prose littéraire vide de toute autre sens que celui du ressenti au premier degré - fait à plusieurs reprises référence au principe du lévirat (à savoir : le driot pour une femme de demander le mariage à un frère ou parent assimilé dans le cas où elle est devenue veuve sans avoir eu d'enfants avec son mari décédé. Ce qui est le cas de Ruth.
Sa belle-mère, Naomi, qui a perdu tous ses fils et son mari, se rend vite compte que Boaz est un parti potentiel pour sa bru. Joue ici des questions de filiation qui permettent à Ruth d'invoquer la loi du lévirat.
Boaz - qui est juge de son état et déjà vieil homme - entend la demande de Ruth (et de sa belle-mère) et indique on ne peut plus clairement dans le texte la procédure que Ruth doit suivre pour rendre leur mariage possible (en effet, il y a un autre parent dont le rang filial est plus proche et donc "éligible" au principe du lévirat, Ruth doit officialiser son rejet d'une union avec ce parent avant de pouvoir se marier avec Boaz, à travers la cérémonie de la 'halitsa, décrite par ailleurs dans le texte.) Une fois cela fait - "à la porte de la ville", c'est-à-dire là où siège le tribunal de la ville, en présence de témoins, Ruth et Boaz peuvent s'unir.

Si Ruth n'avait pas été juive, le principe du lévirat n'aurait pu être invoqué (celui-ci ne concernant que les unions avec une femme juive). Mais le texte nous indique bien que Ruth a choisi la voie de la conversion, en énonçant la "profesion de foi" par excellence qui ouvre à la conversion face à sa belle-mère qui tentait de la dissuader : elle la suivra, sa patrie sera la sienne, son peuple le sien, et son Dieu le sien. Le récit nous signale d'ailleurs que l'autre belle-fille de Naomi, qui voulait aussi suivre celle-ci par amour, a finalement abandonné en cours de route... le coeur parlait au coeur, mais en matière de conversion, cela ne suffit effectivement pas, Ruth nous montre sa volonté de devenir juive à travers l'obstination qu'elle oppose à sa belle-mère qui finalement, à cours d'arguments, accède à la demande de sa bru.

Le langage est celui du cœur, pas de la loi
Le langage est à la fois celui du coeur et de la loi. C'est ce qui fait la beauté et la profondeur de ce texte.
Dans le judaisme, ce n'est jamais "ça ou ça", mais toujours "ça et ça".
Le monde n'est pas dichotomique ou manichéen, la lecture du texte ne peut pas l'être plus.
De mémoire...

Vous oubliez le motif fondamental de Naomi : récupérer une portion de terre pour s'assurer sa propre subsistance. Elle comptera sur Ruth et ses charmes pour séduire Boaz.

La conversion de Ruth n'a encore une fois rien à voir avec le judaïsme en soi ou un quelconque 'appel de dieu'. À mon avis, il faut prendre cette conversion dans le même sens que ''Qui prend mari prend pays''; en d'autres mots, la femme dans l'expression ne choisit pas le pays pour ce qu'il est, mais parce qu'elle aime son mari et le suivrait n'importe où. Ruth se situe à ce même niveau. Elle aime à ce point sa belle-mère qu'elle ferait n'importe quoi pour elle, dont la suivre où elle ira, changer de religion, séduire... Prendre Ruth comme modèle de conversion, c'est vraiment forcer le trait et avoir manqué quelque chose...
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Message par Alice Mar 21 Juin 2011 - 10:07

Vous avez raison Ronron : la conversion de Ruth est totalement intéressée, ne relève pas d'un "appel de Dieu", est basée sur des fondements bien faiblards...
Le judaisme est bizarre quand même : bien connu pour être non-prosélyte, très exigeant vis-à-vis des conditions de conversion... et voilà que les Rabbins prennent comme modèle "idéal" l'histoire de Ruth, dont la conversion semble très sujette à caution.
Etrange, non ?

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