La finance islamique

3 participants

Aller en bas

La finance islamique Empty La finance islamique

Message par _Coeur de Loi Mar 19 Avr 2011 - 12:58

Bonjour à tous

Devant la crise, la perte de confiance, les abus du systême, il arrive sur le marché la banque religieuse, qui suit des règles morales et éthiques particulières :

- Ils prétendent faire de la finance sur du réel et non pas sur du spéculatif.

- Ils prétendent imposer à la finance d'être au service de l'humain et non pas du profit.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

---

Le commerce est basé sur la confiance...
_Coeur de Loi
_Coeur de Loi
Seigneur de la Métaphysique

Masculin Nombre de messages : 8184
Localisation : France
Identité métaphysique : Bouddhiste et chrétien
Humeur : Sans illusion
Date d'inscription : 11/10/2010

Revenir en haut Aller en bas

La finance islamique Empty Re: La finance islamique

Message par caius Mer 20 Avr 2011 - 13:48

Voici un article de référence sur cette question

La finance islamique est la loi islamique

Par Dave CLARK


La finance conforme à la charia est invitée et encouragée dans tous les pays occidentaux. Cet article vise à lever le voile sur les mensonges et les mythes qui lui sont associés, en particulier l'argument économique. Il est rédigé dans le contexte de l’Australie mais est applicable à tout pays civilisé.

Les principaux arguments en faveur de la finance islamique sont :


1. Rendre service à la communauté musulmane qui actuellement ne disposerait pas de la liberté de choisir. Pourtant la finance islamique est de création très récente, les musulmans ont tout juste commencé à en entendre parler et de récentes études montrent qu’elle stagne par manque d’intérêt desdits musulmans. Ce qui n'est pas surprenant, la finance islamique est plus chère et personne n’a envie de payer plus pour leurs produits. …

En outre de nombreux musulmans la voient quand même pour ce qu'elle est vraiment. Le Dr. Mohamed Ariff, professeur à l’université Bond, commentant le scepticisme de la communauté musulmane énonce : "Beaucoup disent que les banques islamiques ne sont pas vraiment différentes des banques classiques et jouent sur les mots, la sémantique et ainsi de suite en employant des mots arabes qui sonnent très islamiques mais que, si vous grattez un peu, vous voyez que ce n'est pas si différent des produits financiers classiques. Donc, cette préoccupation existe. "[34]

Le peu de succès des produits financiers islamiques a été récemment très médiatisé en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud : "L'Afrique du Sud compte une population musulmane de plus de deux millions de personnes et beaucoup d'entre elles sont établies dans le commerce et les professions libérales.... Mais le recours aux produits du système financier islamique par les entreprises appartenant à des musulmans ne peut au mieux qu’être qualifié de faible."

2. La finance islamique serait socialement éthique parce qu'elle applique les principes islamiques. Je ne vais pas commencer à perdre mon temps à rendre la justice qu'elle mérite à cette idée ridicule et laisse ce soin aux centaines d'articles déjà publiés sur ce site. Cet argument se fonde en outre beaucoup trop lourdement sur le postulat que les produits à base de viande de porc sont l'une des plus grandes menaces qui pèsent sur la planète.

3. La finance islamique va nous donner accès aux capitaux en pétrodollars. C’est possible mais ces capitaux nous arrivaient déjà sans avoir besoin de cet incitant purement politique et, en tout cas, se mettre à genoux pour cet argent c’est le payer d’un prix trop élevé.

4. La finance islamique serait bonne pour l'économie et basée des principes économiques sains et utiles à la société.

C'est sur ce point que je veux me concentrer ainsi que sur l’insécurité juridique qu’elle va créer.

Non seulement cet argument est sans fondement et faux, mais la finance islamique est en réalité mauvaise pour l'économie et rien que pour cela elle devrait être écartée.

Pourtant, c’est surtout cette fiction qui permet à cette industrie de se vendre, à l'Islam de s’implanter dans notre économie et risque de finir par lui donner le pouvoir. C'est la duperie suprême, la tactique du loup dans la bergerie et il n'y a ni lapidations ni décapitations pour nous faire réfléchir mais un flot continu de poudre aux yeux et de mensonges destinés à nous faire croire que nos économies en tireront profit.

Etude de cas sur les structures artificielles et inefficaces de la finance islamique

La finance islamique c’est la primauté de la forme sur le fond : rigidité et inefficacité. Comment ?


A titre d'exemple, voici le mécanisme classique d’un prêt hypothécaire. La banque acquiert sur la maison une part de co-propriété correspondant au montant de son prêt (NB : généralement 100% de la maison au départ.) Vous devez ensuite «louer» auprès de la Banque la partie de l’immeuble qu’elle possède. Chaque mois, vous rachetez donc à la banque une fraction de sa part (remboursement du principal) tout en lui payant un "loyer" (intérêts). Le « loyer » est calculé en fonction d’un « taux du marché » qui fluctue en fonction des mêmes mécanismes que ceux employés par une banque qui veut faire payer un intérêt variable.

Si vous n’êtes plus en mesure de payer, la banque peut alors mettre en vente la maison, le montant de la vente étant partagé en proportion des parts respectives. En cas de défaut de paiement, la banque peut aussi récupérer le principal en vous obligeant à racheter sa participation dans la maison au prix de l'encours.

Techniquement, vous signez un nouveau bail chaque mois et c'est ainsi que le « loyer » peut fluctuer (et respecter la charia puisque le loyer reste inchangé pendant la durée de votre bail d’un mois). De votre côté, vous vous engagez à renouveler le bail chaque mois jusqu'à ce que le principal soit complètement remboursé.

Donc il n'y a absolument aucune différence dans le profil du risque financier, les intérêts ou les droits de la Banque. Aucune. John Foster, ancien rédacteur en chef de Islamic Business & Finance déclare : «même si le produit est revêtu de termes arabes tels que Mudarabah ou Ijara, il consiste en une hypothèque, il s'agit d'un prêt hypothécaire et dire autre chose relève de la sémantique. "[10]

Mais au lieu de faire un emprunt, vous concluez une série de contrats avec la banque :

1. Un contrat de crédit-bail simple (ijara)
2. Un contrat où la banque achète en son nom la maison pour vous (moyennant une avance) et vous la revend (avec paiement échelonné) avec une marge bénéficiaire fixée d’avance ou alors, un accord de Musharaka où vous formez une association de « joint venture» avec la banque pour acheter la maison et où les parts de la banque dans l’association "diminuent" au fur et à mesure que vous les lui «rachetez » jusqu'à transfert complet de la propriété.
3. Pour les bâtiments à construire : un accord istisna par lequel la banque vous avance les fonds pour construire la maison. Une fois la maison finie, la banque en devient propriétaire et vous la loue avec option d’achat.
4. Un contrat de crédit-bail avec promesse d’achat du bien par le « loueur » à l’expiration de la soukouk
5. Un engagement du « bailleur » de vendre la propriété au locataire à un prix convenu à la fin du soukouk
6. Un Servicing Agency Agreement (en vertu de la charia un propriétaire ne peut faire payer au locataire les assurances et les gros travaux d'entretien, la banque vous charge donc à titre d'agent de veiller à l’entretien du bien faisant l’objet de la soukouk)
7. Une lettre d'accompagnement clarifiant les conditions du prêt (en vertu de la charia une transaction ne peut être conditionnelle mais il suffit juste de ne pas le dire aux oulémas ...)

Dans l’exemple de la location vous concluez une location fictive, et non un prêt, et donc les options de flexibilité habituelles ne sont pas disponibles.

Comment cela aidera-t-il l'économie si les ressources ne peuvent être rapidement et efficacement utilisées et mobilisées là où elles sont le plus nécessaires ? Les mêmes questions se posent au niveau des entreprises et c'est un véritable frein à l'économie. Que ce soit une Ijara pour le financement d'actifs, une Musharaka ou une Mudharaba où la banque et l'emprunteur font semblant de s'associer dans un investissement commun ou les contrats d'agence, vous vous retrouvez toujours coincé dans un cadre contractuel artificiel et contraignant qui doit être respecté et n’est qu’un piètre ersatz de son homologue conventionnel.

Et puis il y a des techniques de financement des entreprises (qui s'appliquent également pour les prêts aux particuliers) où un mécanisme entièrement fictif d’achat/vente de métal précieux est utilisé pour produire un prêt à usage général. Cela simplifie un peu mais reste une structure rigide qui patine lamentablement sur le front de l'économie réelle.

Si une entreprise ne peut pas utiliser et appliquer les ressources rapidement et efficacement, la croissance et l'investissement sont bridés.

C'est ce que le Dr Mohamad Nedal Alchaar, secrétaire général de la Accounting and Auditing Organisation for Islamic Financial Institutions (AAOIFI) a reconnu en 2008 suite à un rapport de l’AAOIFI selon lequel plus de 80% de tous les soukouks (NB : terme arabe employé pour désigner les produits financiers conformes au Coran) sont non-conformes à la charia et aux critiques qui s’en sont suivies sur la rigidité de la finance islamique : «Bien que la finance islamique doive dans une certaine mesure être souple, il est essentiel que les produits et services financiers commercialisés sous le label « islamique» puissent passer le test de conformité à la charia. Les normes (de l’AAOIFI) définissent et clarifient les paramètres de la charia au sein desquels des innovations peuvent avoir lieu, "[8]

L'un des plus influents acteurs de la finance islamique avoue donc que la charia passe avant la flexibilité. Et s’il y a bien une chose que nous nous savons, c’est que la charia n'est pas flexible.

Les contrats de financement doivent être en même temps conformes à la charia et aux lois laïques de la nation. Pour les contrats de financement classiques, il suffit de respecter ces dernières. Le bon sens ne vous souffle-t-il pas que si vous devez appliquer deux législations en même temps vous obtenez un système financier plus lent et plus restrictif ?

Et même si « l'innovation » va bon train pour créer des copies "islamiques" des produits financiers classiques, quel sens y a-t-il à limiter la capacité d'une banque à créer des solutions de financement appropriées en fonction des circonstances ?

La spéculation

Il existe un mythe absurde que la finance islamique interdirait la spéculation ou les prises de risque excessives.

Si c'est le cas, je voudrais poser les questions suivantes :

1. Pourquoi la Amlak et la Tamweel, deux banques islamiques des Emirats Arabes Unis (E.A.U.), ont-elles fait faillite lors de l'effondrement de la bulle immobilière au Moyen-Orient ? Alors que les prix de revente des propriétés avaient doublé par rapport à leurs prix de vente initiaux, ces deux banques continuaient allègrement à octroyer des prêts allant jusqu'à 90% du Loan to Value Ratio (LVR) sur des valeurs gonflées. (NDLR :le LVR est le rapport, à une date donnée, entre d’une part le montant ou l’encours en principal d’un prêt immobilier et d’autre part, la valeur de marché du ou des actifs immobiliers financés par ce prêt.)

2. Pourquoi au Koweït la Global Investment House et la Dar Investment ont-elles fait faillite ?

3. Que l’on m’explique la logique de la politique commerciale des banques islamiques du Moyen Orient, particulièrement la Dubai Islamic Bank (DIB), détenue par le gouvernement de Dubai, qui s’est coulée à coup de folies bancaires et de spéculations stupides. Allons-nous évoquer l'Al Saad Group et les nombreux milliards que la DIB à prêté à Dubaï World ? Ils ne sont pas prêts d’avouer le montant total de leurs pertes, mais nous savons que la DIB a perdu sa culotte dans le promoteur immobiler Nakheel qui, entre autres, construit dans le golfe Persique des châteaux de sable géants de plusieurs milliards de dollars en forme de mappemonde et de palmiers. Ils ont également perdu au moins 135 millions de dollars dans un projet de construction au beau milieu du désert de "The Plantation", le plus grand club polo (et mirage) du monde.

Voici ce que The National dit de la DIB: "La banque a perdu son crédit en raison d’inquiétudes sur la qualité de ses actifs et de sa vulnérabilité dans le secteur immobilier". [3] Moi je dirais en raison de ses spéculations !

Et vous savez quoi ? Ce ne sont même pas les vraies mauvaises nouvelles ! "L'ampleur des problèmes n'apparaît pas encore clairement dans les bilans des banques car elles ont utilisé diverses techniques comptables pour masquer leurs pertes" A déclaré Sohail Zubairi, directeur général du Dar Al charia (conseil de surveillance de la charia) de la Dubai Islamic Bank. [4]

Mais au moins, quand la DIB se met dans le pétrin elle dispose de stratégies islamiques éthiques pour en atténuer l’impact. Rifat Usmani, un de leurs anciens cadres, emprisonné sur base d’accusations de fraude, a intenté auprès d’un tribunal de Miami un procès contre la DIB pour "conspiration en vue d’enlever, torturer et faire disparaître le plaignant". [11]

4. Que l’on m’explique les nombreuses récentes faillites d’importantes soukouks comme celle de East Cameron ou celles des soukouks de Nakheel qui n’a échappé à la banqueroute qu’en se faisant renflouer par le gouvernement d'Abu Dhabi ?

5. Expliquez-moi pourquoi les gouvernements du Moyen-Orient doivent constamment injecter des liquidités dans les banques islamiques et pourquoi cette année le gouvernement du Qatar a dû renflouer tout son système bancaire y compris la Qatar Islamic Bank et la Qatar International Islamic Bank?. [5]

Est-ce seulement au Moyen-Orient ? Même avant la crise financière, la Banque islamique de Malaisie, "le symbole de la finance islamique en Malaisie» et «le porte-drapeau de l'industrie des services financiers islamiques dans le pays ", a avoué en 2005 des pertes massives sur des créances douteuses et de mauvais investissements et n’a été sauvée de la faillite que grâce à une recapitalisation. [13]

Par rapport aux banques européennes et américaines, les banques islamiques avaient une exposition limitée aux obligations adossées à des dettes (collateralised debt obligations ou CDO), néanmoins elles ont mal résisté à la crise financière. D’ailleurs depuis environ un an (les islamistes) n’osent plus affirmer qu’elles résistent mieux : la réalité est devenue trop difficile à masquer. Compte tenu de leur relatif manque d'options en matière de couverture des risques et de diversification des actifs, elles se sont retrouvées surexposées et vulnérables dans certaines classes d'actifs et ce n'est jamais une bonne position pour une banque. C’est particulièrement vrai en matière d’actifs immobiliers, la classe d'actif à l’origine de la crise mondiale des subprimes et de l’explosion de la bulle immobilière.

Comme l'écrit Asiamoney : "Mais le fait que les banques islamiques aient l’interdiction d’opérer sur les actifs plus risqués du moment n’implique pas automatiquement qu'elles appliquent les meilleures pratiques en matière de gestion des risques, d’octroi de crédit ou de processus d'investissement." [13]

Les produits dérivés et la couverture des risques

Les instruments dérivés sont des actifs qui tirent leur valeur d'un actif sous-jacent et dont des exemples courants sont les options, swaps et contrats à terme. Ils sont souvent utilisés à titre spéculatif et ont été un facteur de la crise financière.

La finance islamique laisse entendre qu’elle s’interdit de tels produits mais nous allons voir ce que les professionnels eux-mêmes en pensent :

Le texte suivant est tiré de Euromoney’s FOW, une publication de référence mondiale sur les produits dérivés :

"Mais l'intérêt croissant pour des mécanismes de couverture islamiques et la grande variété des initiatives en cours d'élaboration vont dans le sens opposé : un marché islamique des produits dérivés est en train naître et il finira par offrir une vaste gamme de services." ... "Ces produits sont commercialisés à grande échelle et l'intérêt des investisseurs est de plus en plus marqué "..." La majeure partie de ce qui est jusqu'ici proposé par les banques occidentales est une copie de leurs produits conventionnels présentés comme conformes à la charia », explique Danny Goldblum, responsable de FX chez HSBC à Londres. "Les produits islamiques proposés par HSBC comprennent les forwards, options vanilles et over-the-counter swaps."

Ghazantar Naqvi, responsables des produits financiers islamiques à la Standard Chartered de Dubaï énonce que les instruments de couverture islamiques « croissent substantiellement tous les ans. Il y a beaucoup d'espace dans ce marché. Depuis 2005, Standard Chartered offre des solutions islamiques de couverture des risques de change et de taux d'intérêt qui sont comparables aux solutions conventionnelles de produits dérivés."

FOW poursuit : «Le marché secondaire des instruments islamiques de couverture est beaucoup plus complexe. Si une partie veut se retirer d'un contrat, la nouvelle entité qui prendra sa place doit établir un nouveau contrat avec la contrepartie d'origine.» «Vous pouvez prévoir des dispositions qui vous permettent de transférer le contrat à quelqu'un d'autre », explique Naqvi, « mais cela nécessite un petit supplément d'effort par rapport aux contrats classiques. »

«L'un des obstacles à leur croissance est le manque de standardisation. Chaque produit nécessite une grande quantité de documentation, ce qui en fait des transactions nécessitant du temps et coûtant cher. »[6]

Cela ne vous rappelle rien ? Une imitation du système conventionnel, mais en plus rigide et plus compliqué.

Quelques bonnes nouvelles quand même, en mars 2010, l’ISDA (l'International Swaps and Derivatives Association) a lancé son Islamic Master Agreement qui devrait contribuer à améliorer l'efficacité du secteur. C’est la version islamique du Standard Master Agreement qui dans le monde entier réglemente les opérations sur produits dérivés. D’après Reuters: "Ce contrat, qu’ils ont mis trois ans à élaborer, devrait ouvrir la voie à une gestion islamique des risques plus rapide et moins chère et à des transactions en devises plus fréquentes en proposant un modèle accepté par les savants islamiques. Le tout jeune secteur de la finance islamique n'a pas encore développé tous les produits utilisés par les banques classiques et ses banques sont désavantagées sur les investissements transfrontaliers car elles ne peuvent se couvrir contre les risques de change. "[18]

Une minute, si ni les dérivés ni les couvertures ne sont autorisés, qu’est-ce que l’ISDA vient faire là dedans ?

Toujours selon Naqvi de Standard Chartered : "L'industrie de la finance islamique se développe et va continuer à étendre sa couverture géographique et son offre de produits. La normalisation viendra sur le long terme, je prédis un brillant avenir aux instruments de couverture islamique. "[6]

Quelques précisions de FOW :

"«TurkDEX», la bourse des produits dérivés Turque, par exemple, va bientôt introduire deux contrats de change qui seront conformes à la charia" « TurkDEX veut également lancer des futures sur le coton conformes à la charia ". Jeff Singer, directeur général de Nadaq Dubai se dit «optimiste sur (les dérivés conformes à) la charia ". "Une autre façon pour les investisseurs de négocier des produits de style dérivés consiste à acheter et vendre des warrants du London Metal Exchange (LME) sur le marché de gré à gré. Chaque bon de souscription transmet la propriété de 23 tonnes d’un métal ou plastique donné et se trouvant dans un entrepôt du LME." C'est de l'économie réelle ça ?

«Avant la crise du crédit il y avait un véritable élan pour essayer de trouver des repos (repurchase agreements, pension livrée en français) et des CDO (collateralized debt obligation) conformes à la charia. Beaucoup de chemin avait été parcouru. » Enfin, de nouveau selon Raza de HSBC « si la crise financière se calme, la finance islamique s’orientera vers des dérivés islamiques. » [6]

Que dites-vous de l'avis du leader mondial des cabinets d'avocats, Clifford Chance. Leur site Internet énonce : «Nos experts en dérivés islamiques sont constamment consultés par les plus importantes institutions financières et les organismes de régulation mondiaux pour les aider à concevoir d’innovants mécanismes de gestion des risques conformes à la Charia. Nous sommes à la pointe de la conception et de la structuration des opérations de couverture islamique et des pionniers dans le développement de techniques innovantes qui utilisent des produits islamiques traditionnels comme la Mourabaha, le Wa'ad, le Salam et l’Arbun pour créer des produits similaires aux produits économiques dérivés classiques, mais conformes à la charia. "[27]

N’ont-ils pas dit : « mécanismes de gestion des risques», «couverture» et même «produits similaires aux produits économiques dérivés classiques» ?

Les citations suivantes proviennent de Islamic Finance Asia magazine :

"Beaucoup d’oulémas ont su regarder au-delà de l’élément spéculatif (gharar) dans les dérivés, en faisant valoir que ce n'est pas un acte illicite en soi. Les instruments dérivés ne sont pas pensés pour contenir des éléments d’actifs sous-jacents malhonnêtes et des transactions impliquant des contrats à terme et options. "

Abrar Mir de NBD Sana Capital déclare: « Je ne pense pas que cela affectera la croissance des produits dérivés islamiques, ce sera peut être lent mais en temps voulu cela se fera. Une des choses qui font la grandeur de l'islam est la divergence d’opinions et l’absence d’autorité unique. Grâce aux opinions différentes nous pouvons progresser et nous interroger en permanence en vue de nouveaux progrès et d’améliorations. »

Pendant ce temps, selon Afaq Khan, directeur général de Saadiq, la branche islamique de la Standard Chartered Bank : "le marché de la finance islamique a besoin de disposer d'outils de gestion des risques de trésorerie, y compris les dérivés, afin de pouvoir gérer efficacement et soutenir la concurrence dans l'économie mondiale". "Nous pensons que le marché a besoin de trésorerie. A travers les régions les plus diverses, le marché a accepté cette solution comme une alternative à devoir garder une position ouverte, ce qui entraîne la spéculation involontaire et /ou de signer un contrat de produits dérivés donnant intérêt, ce qui est interdit en vertu de la charia. Nous avons fait des transactions en Arabie saoudite, au Koweït, au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Malaisie, pour n'en citer que quelques-uns». [9]

Les banques occidentales qui ont des filiales islamiques sont-elles plus agressives que les banques islamiques ?

Peut-être bien, mais comme l’Amanah de HSBC, la Saadiq de SCB et l’Islamic Investment Bank de la Citibank sont parmi les plus grands acteurs du secteur et ont un poids financier et une influence énorme sur la scène mondiale, s'infiltrer dans ces institutions est bien plus important du point de vue islamiste .

La crise financière a affaibli temporairement le développement des produits de couverture et dérivés islamiques tout comme elle a conduit à une révision de ces même produits dans le monde bancaire classique. Il est également vrai que de nombreux oulémas ne sont pas favorables aux dérivés islamiques parce qu'ils ne sont pas basés sur des actifs corporels et peuvent être utilisés pour spéculer mais prétendre qu'en finance islamique ils n'existent pas ou ne sont pas utilisés (les oulémas contrôlent la conformité du produit, pas son utilisation), est un mensonge éhonté.

L'innovation » est en train de tout doucement revenir dans ce secteur et si un produit n'est pas approuvé, il vous suffit d’essayer autre chose ou de vous adresser à un autre ouléma.

John Foster de nouveau :

« ... Toutefois, cette nouvelle génération de banquiers islamiques s’est aiguisée les dents à la City et à Wall Street et a commencé à créer des produits financiers sophistiqués. Ils se sont souvent heurtés aux oulémas pour qu’ils certifient leurs produits compatibles avec la charia. »

Ces banquiers ont un moyen bien à eux d’y parvenir, comme un banquier d'investissement basé à Dubaï et travaillant pour une importante société financière occidentale l’explique: «Nous créons le même type de produits que pour les marchés conventionnels. Nous téléphonons ensuite à un ouléma pour lui demander une fatwa [d'approbation, qui certifie que le produit est conforme la charia] "..." s’il ne nous la donne pas, nous téléphonons à un autre ouléma et nous lui offrons de l’argent pour ses services et obtenir la fatwa. Nous recommençons jusqu'à ce que nous obtenions le certificat de respect de la charia. Ensuite, nous sommes libres de présenter ce produit comme islamique. "[10]

C’est cher

La finance islamique n'a pas de sens économique car elle est toujours plus chère et rapporte moins aux entreprises qui y investissent.

1. Les coûts sont plus élevés à cause :
a) des coûts engendrés par les nombreux contrats supplémentaires à conclure pour la même affaire,
b) de la rémunération des divers courtiers en métaux, agents et autres participants requis pour faire fonctionner le mécanisme.

2. Les banques facturent au moins 30 points supplémentaires et généralement beaucoup plus pour couvrir le «risque lié à la charia ». Ce risque est :

a) bien que les vrais tribunaux ne se soient pas encore penchés sur les contrats soukouks, il existe un réel risque que cela change comme nous l'avons vu récemment dans le litige opposant devant les tribunaux anglais The Investment Dar à la Blom Bank. [21] Les tribunaux pourraient réviser des contrats et les banques islamiques perdront une fortune si elles doivent prendre en charge les pertes en capital actuellement assumées par leurs clients.

b) les conseils de surveillance de la charia eux-mêmes peuvent décréter qu’une transaction faite en vertu d'un contrat soukouk n'est finalement pas conforme à la charia (gharar) et que les bénéfices doivent en être attribués à des organisations caritatives islamiques. Les banques islamiques ne vont naturellement pas renoncer à cet argent, elles le récupèrent en prenant des marges plus élevées, en particulier sur les frais pour retard de paiement qui ne sont pourtant pas conformes à la charia. Soit dit en passant les frais pour retard de paiement sont une véritable vache à lait pour les banques islamiques ou non (une plainte collective contre ces frais est actuellement examinée par les tribunaux australiens en raison de leur nature disproportionnée [22]) alors que seule une fraction de ces frais pour retard de paiement couvre des pertes réelles. Pour le client d'une banque islamique, cela finit par coûter cher….

3. il y a moins d’épargnants dans la finance islamique mais avec une bonne campagne de marketing qui mette en avant la menace de l'enfer éternel, leur nombre augmentera peut-être ?

J'ai généreusement fait abstraction des coûts de mise en conformité juridiques et réglementaires, en partant de l’hypothèse qu’ils disparaîtront puisque le gouvernement (australien) va faire le nécessaire pour encourager la finance islamique.

Voici un exemple des coûts du système bancaire islamique dans un pays non musulman : «des banques islamiques comme la Albaraka Bank (Afrique du Sud) et les filiales islamiques de banques comme la FNB, l ‘ABSA, la Nedbank ou la Standard Bank ont fait l'objet de fortes critiques de leurs clients musulmans à cause de leur culture bancaire fondée sur la cupidité et même dans certains cas de leurs frais plus élevés que ceux de leurs homologues classiques ". [2]
Et du côté des entreprises : "les produits soukouks sont généralement plus chers en raison des coûts associés à l'approbation du conseil de surveillance de la charia, des frais juridiques et des frais supplémentaires inhérents à des structures souvent complexes." [12]

Est-il logique de promouvoir ce système de financement alors que nous savons d’avance qu’il est plus cher ?

Assez cher pour l'Australian Competition and Consumer Commission ( NB : organisme de protection des consommateurs) se penche sur la question ? Mais les laissera-t-on faire des commentaires ? L'hypothèse selon laquelle l’introduction de la finance islamique rendra le marché plus concurrentiel reste en tout cas à démontrer.

Les questions juridiques

Voici quelques questions juridiques liées à la finance islamique :


1. Le Trade Practices Act, en particulier l'article 51 sur le «comportement trompeur et mensonger ». Les banques islamiques vendent clairement leurs produits sur base d’un marketing trompeur et mensonger que nous venons de démontrer, l’affaire est entendue sur ce point.

2. La transparence imposée par la loi aux sociétés vendant des produits financiers. Les banques islamiques ne communiquent pas sur ce que la charia est vraiment ni sur la destination de leurs dons de charité islamiques (ces dons vont-ils à des terroristes et sont-ils « réservés aux musulmans » ?). Par ailleurs, les risques financiers réels apparaissent-ils clairement lors de la clôture des comptes ? Ce dernier point reste à éclaircir, s’ils respectent les lois sur la comptabilité cela reviendra à contredire leur propre marketing (NB : en faisant apparaître qu’en réalité ils gagnent de l’argent en prenant des intérêts). Publicité mensongère ?

3. Les lois sur les faillites sont actuellement épluchées dans de nombreux pays afin de déterminer la nature exacte des droits et obligations des parties prenantes de la finance islamique en cas de faillite d'une société. A titre d'exemple, le Dr Sabir Mohamed Hassan, gouverneur de la Banque centrale du Soudan, a déclaré: "Le contrat Musharakah, dans lequel une banque agit à titre de partenaire dans une transaction commerciale, pourrait exposer les banques à des poursuites judiciaires. La banque est susceptible d'être impliquée dans les décisions de gestion et elle pourrait être mise en difficulté si l'activité est exercée de manière incorrecte. "..." En cas de négligence ou de faute, la banque islamique sera responsable du capital de la Musharakah, "..." dans certains pays les lois modernes sur les faillites prévoient une responsabilité des dirigeants et administrateurs en cas de faillite ". [14]

4. Il y aura violation des lois anti-terrorisme et anti-blanchiment d'argent puisqu’une partie des bénéfices, les profits gharar et les dons de charités doivent être alloués à des organisations caritatives musulmanes qui risquent d’en consacrer 1/8ème (il y a huit catégories de charité selon les musulmans) au djihad.

Toutefois, il est probable que ce soit bien plus que 1/8ème du montant des «charités» qui serve à financer la violence et le djihad. Yusuf Al Qaradawi, président du « Conseil européen pour la Recherche et la Fatwa », principal conseiller de nombreuses banques islamiques et occidentales et, pour beaucoup, le plus important expert universitaire sunnite en matière de charia, énonce à propos du djihad armé : «Il doit donc être financé par l'argent de la zakat, le montant doit être déterminé sur base de la somme totale dont dispose l'organisme de bienfaisance, des exigences du moment du djihad, ainsi que de la nature des besoins des autres bénéficiaires potentiels des dons de charité. [24]

Donc les montants affectés au djihad dépendent de l’état de détresse plus ou moins élevée des autres bénéficiaires potentiels : heureusement, l’Occident finance généreusement une bonne partie de ces « autres bénéficiaires », allégeant ainsi le fardeau du musulman. Je pense qu'il est correct de dire qu'en 2010, les besoins du djihad sont considérés comme prioritaires dans le monde musulman.

Qaradawi fait partie des personnalités les plus influentes de la finance islamique qu’il définit comme un "Djihad financier" qui balaiera un jour le capitalisme. Il est interdit de séjour aux États-Unis et au Royaume-Uni en raison de ses liens avec des organisations terroristes djihadistes et de son implication dans leur financement par les banques islamiques. [25]

En outre, puisque les bénéfices d’un contrat jugé gharar doivent aller à des "organisations caritatives islamiques à la discrétion du conseil de surveillance de la charia" tous ces montants peuvent parfaitement être donnés à une seule organisation « de bienfaisance » pour un seul usage. Et comme, contrairement aux banques islamiques, les banques occidentales ne doivent pas payer la zakat sur leurs bénéfices, elles font « spontanément » des dons zakat ad hoc, en particulier pendant la période du Ramadan. Cela vient à la fois des pressions de leurs conseils de surveillance de la charia et de leurs stratégies marketing, si une institution financière veut opérer au sein de "l’espace" islamique, mieux vaut que l’on sache qu’elle fait des dons de zakat. Des banques occidentales, comme HSBC facilitent également la zakat en l’encourageant et en fournissant des services de paiement zakat sur leurs sites internet. [26]

Au gouvernement je pose donc cette question: "ne comprenez-vous pas que le financement du terrorisme est une obligation islamique ?" Ne croyez pas qu’il n’y aura que quelques pommes pourries ou que le risque soit faible : chaque participant de la finance islamique en Australie financera plus ou moins le terrorisme et les organisations djihadistes. Pour les musulmans nos lois anti-terroristes passent après la charia et quand ce financement du terrorisme sera dévoilé au public les conséquences juridiques seront énormes.

Shari’ah’s Black Box: Civil Liability and Criminal Exposure Surrounding Shari’ah-Compliant Finance par David Yerushalmi, 2008 est une excellente analyse des risques juridiques liés à la finance islamique. Ce livre examine en détails l’ensemble des risques, y compris les actions en responsabilité commune pour tromperie ou fraude, les lois sur les valeurs mobilières, la protection des consommateurs et les lois anti-fraude, discrimination, entrave à la concurrence et affairisme. Cet ouvrage est fondé sur une analyse des lois américaines mais est applicable à tout le système de common law moderne qui a globalement développé partout les même mécanismes de protection du consommateur et du public. [29]

Enfin, selon AsianBanker : "Je suis convaincue que les prochaines années seront très difficiles pour l'industrie de la finance islamique en cas de contentieux», dit Hari Bhambra, une avocate qui a travaillé sur les règlements de la finance islamique de l'Autorité britannique de régulation des services financiers et de la Dubaï Financial Services Authority. [14] Elle a raison.

Les changements de la réglementation


Les changements de la réglementation destinés à accueillir la finance islamique vont mettre en péril l'intégrité de l'industrie australienne des services financiers – un risque qu'aucun pays ne devrait envisager de courir en ce moment.

L'ampleur des changements n’est pas encore pleinement appréciée par le gouvernement australien - il attend un rapport pour l'année prochaine. [31] Les modifications nécessaires seront pourtant considérables : modifications de la réglementation sur les propriétés détenues par des étrangers, modification de la réglementation bancaire pour permettre aux banques islamiques d’obtenir plus facilement une licence bancaire, modification des normes prudentielles qui sont actuellement basées sur les Accords de Bâle) et autoriser les banques à détenir des propriétés.

Alors qu’il ne mesure pas encore l’ampleur de ces changements, le gouvernement australien soutient pourtant déjà la proposition de loi Johnson d’«éliminer les obstacles réglementaires au développement des produits financiers islamiques en Australie, guidé par le principe selon lequel il devrait y avoir un niveau de concurrence équitable pour ces produits." [31, 33] Le nivellement par le bas peut sembler juste à certains, mais concrètement que devrons nous faire pour mettre la finance islamique sur un pied d'égalité ? Pour commencer, revoir les normes prudentielles que la finance islamique n'aime pas comme l'adéquation du capital et des liquidités aux exigences liées à la gestion des risques. [34] Tous ces boulons devront être desserrés et adaptés. L'argument selon lequel la finance islamique pourrait être régie par nos normes très élevées actuelles est irréaliste et impraticable, c’est comme si un islamiste disait "nous allons appliquer vos droits de l’homme islamiquement et conserver les mêmes normes élevées".

Comme l’a déclaré le sénateur Nick Sherry le 27 mai 2010 dans son discours de présentation du livre Demystifying Islamic Finance : «Mon collègue Chris Bowen, le ministre des Finances, a lancé le gouvernement dans un processus de révision de la réglementation dans le but d’aplanir les obstacles aux opérations de la finance islamique en Australie ". [32] Autant sauter les yeux bandés dans l'abîme. Ce qu’il aurait fallu dire c’est "dans le but de déterminer si la finance islamique est viable, quels sont ses risques et ses effets sur notre industrie des services financiers".

Le gouvernement a le choix entre laisser travailler les banques classiques et islamiques dans le cadre d’une réglementation unique ou créer deux régimes distincts.

La finance islamique veut clairement bénéficier d’un régime distinct et certains commentateurs comme Omar, Ahmad et Usmani ne voient d’ailleurs pas comment elle pourrait fonctionner sans. [34] Par contre, si les deux secteurs doivent fonctionner sous la même réglementation (comme Nick Sherry l’a promis dans son discours du 27 mai), notre réglementation actuelle devra être altérée et il en résultera un désastre pour toute l'industrie.

Le gouvernement doit se sortir de la confusion et de l'incertitude et réaliser la réalité de ce secteur et comment il va fonctionner au sein du cadre des services financiers dans leur ensemble. Ils ne doivent s’engager à rien tant qu’ils ne l’auront pas compris. Rien qu’en s'engageant à "toutes les modifications nécessaires", ils font preuve d’incompétence non seulement en matière d’islam mais aussi d’économie.

Tout cela est fort technique mais il faut réaliser que la finance islamique est conceptuellement différente et que les banques islamiques devront être régies par une réglementation distincte et ce alors qu’elles fonctionneront comme des banques, vendront des produits bancaires et seront des banques aux yeux du consommateur. Comme les banques islamiques n’opéreront pas dans une bulle, elles auront un impact négatif sur l'ensemble du secteur. Tout comme les tribunaux civils ne peuvent travailler en parallèle avec des tribunaux islamiques, il n’est pas envisageable de scinder notre réglementation bancaire et financière.

Quelle que soit la façon dont on s’y prendra, notre industrie de la finance en sera affectée, ce qui est l’objectif de la finance islamique.

Le gouvernement ferait également bien de comprendre que ce serait un pur non-sens de modifier nos lois réalistes et raisonnables juste pour satisfaire les fantasmes islamiques et leur permettre de "faire semblant" de ne pas payer d'intérêt.

Aura-t-on vraiment amélioré la transparence, la clarté et l'intégrité de notre système financier lorsque des gens feront semblant de conclure des baux ou d’investir dans des joint ventures, prétendront qu'ils font réellement un bénéfice dans l’achat/vente instantané de métaux sur le London Metal Exchange et feindront que des parties sont propriétaires de biens qu’elles ne possèdent pas vraiment ?

Imbroglio juridique et réglementaire

Nous savons déjà que la finance islamique nécessite des modifications substantielles des lois fiscales, du droit de propriété, du droit sur les transactions mobilières, de la législation sur le crédit, de notre système de réglementation financière, y compris les normes prudentielles et comptables. Ce n'est que le début. Au fur et à mesure de l’implantation de ces banques, toutes sortes de problèmes vont se poser et exiger de nouvelles modifications de nos lois. Comme Demystifying Islamic Finance le dit : «il est totalement erroné de croire que la finance islamique ne requiert que des modifications mineures des lois et règlements financiers, ce n'est d'ailleurs que la première étape de ce qui devrait s’avérer être un long chemin". [35, p. 21]

Et où ce long chemin débouchera-t-il exactement ? Zaid Ibrahim & Co. (auteurs de Demystifying Islamic Finance) affirment qu'ils veulent nous faire reconnaître et appliquer les décisions judiciaires prises dans les pays islamiques. [35, p. 21] En clair, les tribunaux civils australiens devraient faire appliquer en Australie à des Australiens des sentences étrangères à la justice naturelle basée sur la charia. Si je me fie à de récents cas, il ne faudra plus attendre longtemps avant que les tribunaux australiens appliquent la jurisprudence de la charia islamique dans les contrats commerciaux.

Et puis il y a le «meilleur des deux mondes » que nos musulmans réclameront à cor et à cris quand leur "partage des risques" ne fera plus leur affaire. Par exemple, à la sauce islamique un compte en banque donnant un simple intérêt devient un investissement dans une institution financière (la banque islamique étant plutôt une société d'investissement) et constitue un apport en capital et non un titre de créance comme cela fonctionnerait dans le système conventionnel.

«Les contrats de Mudharaba, qui sont la base de la relation entre les banques et leurs titulaires de comptes, précisent que les titulaires de compte, en tant que propriétaires du capital, ont ce qu'on appelle une relation moudarib avec la banque (NB le déposant agit comme un bailleur de fond (commanditaire) et la banque comme gestionnaire (commandité) pour investir son argent) ce qui équivaut à un contrat d'agence. En d'autres termes, les déposants partagent les bénéfices avec la banque mais par contre les pertes éventuelles leur incombent et ils placent en réalité leurs économies dans une forme de capital à risque, ce qui n'est pas le cas dans le secteur bancaire classique. "En conséquence, les titulaires de comptes de placement sont susceptibles de subir des pertes imprévues, exactement comme les actionnaires, car ils ne bénéficient pas d’une couverture comme celle constituée par les capitaux propres des actionnaires dans les établissements classiques», déclare Mark Stanley d'Ernst & Young Bahreïn. [13]

Mais les "déposants" des banques islamiques sont-ils conscients des risques liés à la soumission à Allah ? Eh bien non, alors qu’ils s'attendent sans doute à être protégés comme tout autre titulaire de compte en banque, il ne leur restera que les yeux pour pleurer leur ignorance si leur banque tombe en faillite, et ensuite ils viendront se plaindre que l'État aurait dû mettre en place une garantie à leur profit.

Nous avons aussi déjà vu surgir lors de faillites de soukouks des investisseurs qui se disent "les propriétaires des actifs" sur lesquels la soukouk est basée (et donc devenir créanciers prioritaires) lorsque les placements ont été structurés de façon à être «fondés sur des actifs » (Asset-based) et non « adossés à des actifs » (Asset backed) pour différentes raisons à commencer notamment par éviter la responsabilité de ces actifs. [23] C’est ce qu’ils veulent à tout prix et cela ne fera qu'ajouter confusion et incertitude à nos lois et faire de la réglementation une farce conçue pour accueillir un système qui dans la réalité ne fonctionne pas de la façon dont il l’affirme.

Le choix est posé, soit continuer à changer nos lois et adopter la charia ou enfin dire "ça suffit, il est temps pour les musulmans de commencer à respecter nos lois».

Demystifying Islamic Finance estime que : « dans les pays où un examen complet accompagné d’une réforme de l'ensemble du cadre juridique et réglementaire n’aura pas été entrepris, ils s’apercevront un beau jour que leur industrie de la finance islamique est au milieu d’un champs de mines juridique » [35, p. 21]. Un « examen complet accompagné d’une réforme de l'ensemble du cadre juridique et réglementaire » : tout ça pour accueillir l'islam ! Autant carrément adopter la charia ! C’est un scandale national ! Pourtant certains Australiens y semblent disposés alors qu’ils descendraient immédiatement manifester dans la rue si les dispositions de la charia sur le droit familial ou l'héritage étaient mises en place. Mais nous parlons juste d'économie….

Y a-t-il vraiment une différence ?

Ecoutons l’avis des professionnels sur ce point. Le 26 Février 2009, lors d'un symposium organisé par la Harvard Law School et la London School of Economics dans le cadre du projet "Finance Islamique", la crème des experts mondiaux en finance islamique y compris des oulémas, des banquiers, des universitaires et des économistes ont reconnu que « l'industrie de la finance islamique imite tout simplement les produits conventionnels. » [16] Ce point est également reconnu par Samir Alamad, directeur de la Shariah law compliance and product development de la Islamic Bank of Britain. « L'industrie ne veut pas handicaper ses produits », dit-il. « Ils doivent être reconnaissables, donner les mêmes rendements que les produits conventionnels, mais rester dans les lignes directrices de la charia. »[10]

Pour prendre pied et attirer les partenaires, les clients et les talents, la finance islamique avait juste besoin d’être nouvelle, pas différente. Autrement le système financier islamique aurait purement et simplement été incapable de fonctionner dans le monde financier complexe et sophistiqué créé par les infidèles. Tout en gardant leurs rêves de "Grand Soir" à l’esprit, il était plus efficace d'usurper pouvoir et contrôle en n’étant pas trop différents.

Toutefois, la crise financière mondiale a donné aux islamistes une opportunité dont ils n’auraient pu rêver il y a trois ans. Les concepts de finance islamique «réelle» et de "principes" islamiques ont été écoutés par certaines personnes influentes, trop gourmandes et trop stupides pour y réfléchir davantage et les évaluer objectivement.

Le problème (d’un point de purement économique...) quand on s'adapte au modèle islamique, c'est qu'il ne fonctionne que lorsque les choses sont simples (en Arabie saoudite du 7ème siècle par exemple) : tout changement de la loi, toute modification de la réglementation, tout accommodement accordé par le gouvernement pour lui permettre de fonctionner est un abandon : un nivellement par le bas de nos lois et de notre système financier pour accueillir des techniques obsolètes et des forces rétrogrades.

Mais que dire de cette «co-existence de systèmes financiers" que Nick Sherry encense ? Est-ce sensé, cela peut-il marcher ? Comme je l’ai déjà indiqué, ce concept est absurde et intenable, cela ne peut ne pas marcher et il ne peut y avoir qu'un seul système financier, changer les règles du jeu se traduirait essentiellement par régresser vers un système économique fondé sur la charia.

Ce que la co-existence ou le fonctionnement en parallèle de deux systèmes financiers distinct implique c’est que les musulmans contrôleront une partie de l'économie au lieu des infidèles. Ils contrôlent une partie, nous contrôlons le reste, voilà ce que cela signifie. Que ce contrôle islamique soit strictement basé sur la charia ou sur des bricolages douteux est secondaire, le danger est qu’en entretenant la fiction que ce modèle donnerait de meilleurs résultats économiques les islamistes posent les bases de leur éventuelle prise de contrôle total.

Perte de contrôle

Les autorités australiennes pourront-elles garder le contrôle comme elles le prétendent ? J'en doute, les institutions de régulation de la finance islamique comme l’AAOIFI et le Islamic Financial Services Board sont déjà en train d’affirmer leur emprise sur notre industrie et notre cadre réglementaire. Par exemple, l’AAOIFI prétend déjà que les autorités australiennes ont édicté de nouvelles directives basées sur ses normes (normes qui couvrent la comptabilité, la transparence, la gouvernance, l'éthique et la conformité à la charia. [6, 8]). Le marché est le suivant : pour faire venir leurs banques islamiques, nous (le gouvernement) devons adopter leurs normes et éliminer tous les obstacles qui pourraient entraver la finance islamique. Sans parler du fait que l’AAOIFI plaide activement pour une refonte de la réglementation du système financier islamique pour mieux tenir compte des "purs" principes de l’islam. [8] Cela fait partie du processus de destruction des économies occidentales pour les remplacer par des systèmes basés sur la charia.

Qu'est-ce que cela implique de subir l’influence de l’AAOIFI ?

Commençons par considérer son président, le mufti Muhammad Taqi Usmani, siégeant dans les conseils de surveillance de la charia de banques du monde entier, il est également membre permanent de l'Académie du Fiqh de l'Organisation de la Conférence Islamique. Ce triste sire a déclaré que le djihad militaire offensif doit être mené par les Musulmans en vue d’«établir la suprématie de l’Islam» sur le monde entier et que "le djihad doit continuer jusqu'à ce que les incroyants payent la jizyah (taxe asservissement) après avoir été humiliés ou vaincus." [17] Il conseille aux musulmans de ne vivre paisiblement en Occident que jusqu’à ce qu’ils aient rassemblé des forces suffisantes pour engager le combat.

Et son parcours avant d'entrer dans le monde de la finance internationale ?
Au Pakistan, sous la dictature du général Zia al-Haq, un musulman fanatique (1977-1988), il a joué un rôle clé dans l'introduction de la charia dans le code pénal (connue sous le nom d'ordonnances Huddud ) y compris les infâmes lois sur le blasphème. [17]

Dow Jones (Dow Jones Islamic Market Index ) et HSBC ont fini par le virer de leurs conseils de surveillance la charia quand son idéologie djihadiste est devenue trop voyante (toutefois HSBC l'a remplacé par son fils), mais cela vous montre le sérieux avec lequel les banques se renseignent.

Son influence sur l’ensemble des spécialistes de la finance islamique et l’AAOIFI, leur association, est considérable. C’est Usmani en personne qui a déclaré que plus de 80% de tous les soukouks dans le monde n'étaient pas conformes à la charia, ce qui a provoqué un véritable séisme et mit un coup de frein brutal à toutes les émissions de soukouks. [8, 12, 23] La raison pour laquelle il a fait cette déclaration ? Il n'aimait pas certains des produits susmentionnés mais pour l’instant les banques n’ont pas l’intention d’y renoncer. Les marchés de soukouks se rétablissent et ils élaborent de nouvelles techniques de contournement.

C’est donc cet individu qui va nous dicter le cadre de notre réglementation financière et en plus l’AAOIFI fait pression pour que ses membres soient engagés dans tous les conseils de surveillance de la charia des banques pour s'assurer que leurs normes sont bien mises en œuvre (c'est la ligne officielle de toute façon) et ils ne se gênent pas pour dire que cela paie [8, 28]. Il y aura une pénurie de conseillers es charia quand l'Australie autorisera la finance islamique mais rassurez-vous l’AAOIFI sera appelée à la rescousse. L’AAOIFI a d’ailleurs récemment annoncé qu'ils travaillent sur des méthodes pour réglementer la conduite des spécialistes de la charia au sein des conseils de surveillance de la charia des banques. [7]

Encore un point que le gouvernement travailliste semble ignorer à nos risques et périls. Le monde des oulémas "respectés" et faisant autorité en matière de finance islamique est tout petit (peut-être pas plus de 30 personnes dans le monde) et beaucoup d’entre eux sont membres de plus de 50 conseils de surveillance de la charia à la fois. [7] Dans chaque banque où ils siègent, ils ont des larbins qui savent comment appliquer les opinions de leur maître mais en fin de compte le pouvoir de décision reste à leur discrétion. Ces spécialistes ne doivent être considérés que comme des islamistes ayant reçu une formation financière et qui ne doivent leur notoriété qu’à leur petit nombre. Nombreux d’entre eux ont été formés dans les madrasas du Pakistan ou d’Arabie saoudite et ne sont pas «modérés». [28]

End Game

La finance islamique n’est rien de plus qu’une invention de la confrérie des Frères musulmans destinée à servir d’arme contre les économies occidentales et les démocraties pour les remplacer par la charia. Enivrés à cette perspective les islamistes ont comme d'habitude été incapables de tenir leur langue. Le Mufti Abdul Barkatullah, conseiller en chef pour la charia à la Lloyds TSB, a déjà appelé à une interdiction complète de l'intérêt au Royaume-Uni en 2007. Il prétend que les intérêts sont mauvais parce qu'ils "détournent les ressources des pauvres vers les riches et concentrent la richesse." [20] Comme chacun sait c'est naturellement le contraire dans les théocraties islamiques, surtout là où il y a du pétrole.

Au Koweït, une interdiction complète de l'intérêt a été proposée cette année par un député. [19] Cela peut sembler anecdotique mais même dans un bastion islamique interdire réellement l'intérêt n’est pas si facile car ils fonctionnent encore dans une économie mondialisée. Ce ne sera pas un bon signe de voir tomber le premier des dominos.

Leurs intentions ont été rendues parfaitement claires par le président indonésien H. Susilo Bambang Yudhoyono. Dans son discours aux dirigeants islamiques lors de l'édition 2009 du Forum économique islamique mondial à Jakarta, il a déclaré : « les banquiers islamiques doivent donc accomplir un travail missionnaire dans le monde occidental pour promouvoir le concept de banque conforme à la charia auquel beaucoup en Occident sont maintenant plus que prêts. » [25] Au cour de ce même Forum économique islamique mondial, les principaux dirigeants ont déclaré que la finance islamique est une activité "dawa" (visant à promouvoir l'islam et la charia). [25]

Ils sont sincèrement persuadés que « le monde est prêt » et que la crise financière a joué pour eux. Comme le Dr Hussein Hamid Hasson, Président du Conseil de surveillance de la charia de la Dubaï Islamic Bank s’en vantait lors d'un séminaire auquel j'ai assisté : "La révolution financière silencieuse se propage aussi aux pays non-musulmans."

Mais la finance islamique est en déclin ?

Au niveau grand public cette question n’a rien d’insolite, il faut beaucoup d'argent et de ressources pour créer une banque et la population musulmane est encore relativement peu importante. En Australie, ils représentent 2% des 22 millions d’habitants, dont beaucoup de jeunes et de chômeurs (généralement les deux à la fois.) La partie grand public du secteur fonctionnera probablement en coopération avec les banques existantes (et profitera de leurs ressources et économies d'échelle) qui proposeront des produits islamiques. Même si ce marché reste d’abord limité aux quartiers musulmans et progresse lentement, par le poids même de la natalité, le secteur survivra (surtout qu’il aura été créé pour des motifs politiques.) Actuellement, la vraie victoire musulmane ce sont les modifications législatives et réglementaires qui jettent les bases d'une économie fondée sur la charia ; leur victoire c’est notre gouvernement s’aplatissant devant la charia et normalisant le régime d'apartheid islamique.

Et puis il y a le "big business". Les gros contrats, les grands profits, les grands projets, là où la pénétration est la plus forte et où le gouvernement est prêt à se prosterner devant les pétrodollars. Le secteur des sociétés islamiques n’a que très lentement progressé au cours de cette dernière année en raison du ralentissement général, mais il se remet à croître et a toujours les yeux braqués sur l'Australie.

Conclusion et résumé

Si la finance islamique apporte une différence, c’est bien de nous donner le pire des deux mondes. Vous n’avez pas affaire à une approche nouvelle mais à un ensemble de produits imitant le système conventionnel tout en étant régis par des structures rigides et inefficaces. Mais ce n'est que la pointe de l’iceberg, au fur et à mesure des changements de notre réglementation pour accueillir les structures islamiques « réelles », attendez-vous à voir notre économie et notre industrie des services financiers revenir en arrière.

Notre système juridique sera également islamisé car ce n'est pas seulement l'impôt et la réglementation que nous devrons revoir. En dernier ressort, il est clair que les problèmes juridiques ne prendront pas fin tant que nous n'aurons pas une économie entièrement fondée sur la charia et, malheureusement, nous n'avons pas l’habitude de dire «NON» à ces gens.

Les problèmes du système financier conventionnel peuvent être résolus au fur et à mesure qu'ils surviennent et, ne soyons pas gênés de le dire, le système actuel est à la base des économies développées et prospères dont nous bénéficions aujourd'hui en Occident. Il n'y a aucune opération de la finance islamique que la finance conventionnelle ne puisse effectuer mais l'inverse n’est pas vrai. La finance islamique n’apporte rien à notre économie.

J'exhorte chacun à voir au-delà de la propagande, du mensonge, de la poudre aux yeux et du baratin. La finance islamique ne doit pas être considérée comme une charia adoucie ni être supposée utile ou neutre pour l’économie. Usmani l’a bien compris lui, c'est pour cela qu’il a changé l’orientation de sa remarquable carrière et qu’au lieu de continuer à imposer aux êtres humains les peines barbares de la charia il s’est tourné vers le monde insipide de la Finance. Ce n'était pas pour l'argent, ces choses sont temporaires, il travaille pour son séjour dans l’au-delà.

Soyez donc très vigilants, les attaques contre notre économie et nos lois prennent de nombreuses formes : attaques déguisées, intimidation, tromperie, exploitation de la lâcheté des politiciens, appels à la haine de soi et à la culpabilité. Seuls les naïfs et les faibles se laisseront mener par un ancien terroriste charlatan qui prétend représenter l’éthique et avoir des solutions aux problèmes actuels. Et puis, il y a la bonne vieille cupidité.

Point intéressant, Demystifying Islamic Finance énonce que l'islam n'est pas aujourd'hui en mesure d'imposer sa domination sur le reste du monde parce que « les nations musulmanes restent largement plus pauvres et sous-développées. » [35, p. 22] Je suis bien d'accord avec eux (avez-vous besoin de vous demander pourquoi ?), mais ils font l’impasse sur l'immigration massive à partir de ces pays, sur le fait que les nations du Golfe font parties des plus riches et que la finance islamique est une arme pour tenter de restaurer le poids politique de l’islam et ses déséquilibres économiques.

Il est temps de voir la finance islamique sans fards, le député français Henri Emmanuelli ne s'est pas trompé quand il a déclaré : «Nous ne devons pas laisser les principes de la charia ou l'éthique du Coran être introduite en droit français. » [15]

Cela vaut pour nous tous.

caius
Affranchi des Paradoxes

Masculin Nombre de messages : 190
Identité métaphysique : aucune
Humeur : bonne
Date d'inscription : 28/04/2008

Revenir en haut Aller en bas

La finance islamique Empty Re: La finance islamique

Message par yacoub Ven 22 Avr 2011 - 10:36

Merci Caius pour cet article. Je le savais.
Rien de bon ne peut venir de cette horrible secte.

yacoub
Seigneur de la Métaphysique

Masculin Nombre de messages : 5292
Localisation : france
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : ironique
Date d'inscription : 26/11/2010

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum