Institutions sociales : ordre naturel ou choix démocratique ?

Bonjour,

Les sociétés humaines, à la différence des super-organismes que sont les sociétés animales, sont culturelles : dans un effort intentionnel de se perpétuer, elles doivent être voulues pour exister, elles ont à se définir. Les religions ont été historiquement la grande réponse à cet impératif : le mode d'institution des communautés humaines se référa longtemps à une extériorité sur-naturelle, une transcendance, un ordre naturel, typiquement un pouvoir qui vient de Dieu et qui se diffracte, se répand, par ordre sur les différents degrés de la société. La réponse religieuse au choix des institutions sociales au sein desquelles vivre, était donc substantielle.

La société occidentale moderne, différence majeure, fournit une réponse non substantielle, immanente, à cette question du choix des institutions sociales : ce choix repose — au moins en théorie, c'est-à-dire dans les mentalités et dans les discours — sur les valeurs des membres de la société. C'est la réponse démocratique, typiquement contractualiste, qui vise l’accord entre les hommes (autonomie), et non plus la découverte du vrai — contrairement aux sociétés anciennes dont les institutions étaient supposées refléter un ordre naturel, arrêté une fois pour toute (hétéronomie). Certains y verront la porte ouverte au nihilisme — par exemple Nietzsche.

Je voudrais vous poser deux questions :

1) Une telle lecture de l'histoire institutionnelle/politique vous semble-t-elle pertinente ? (Il me semble que oui )

2) Quelles sont à votre connaissance les premiers auteurs — qu'ils soient historiens ou philosophes — à avoir distingué ces deux manières de répondre à la question du choix des institutions sociales ?

Merci pour vos réponses,
Régis.