Ne croyez rien ...

Le Bouddha a enseigné : " Ne croyez rien sur la foi des traditions, alors même qu'elles sont à l'honneur depuis de longues générations, et en nombre d'endroits. Ne croyez pas une chose parce que beaucoup de gens en parlent. Ne croyez pas sur la foi des sages. Ne croyez pas ce que vous vous êtes imaginé, vous persuadant que Dieu vous l'a inspiré. Ne croyez pas sous la seule autorité des maîtres ou des prêtres. Après examen, croyez ce que vous avez expérimenté vous-mêmes, et reconnu raisonnable. " Le message du Bouddha se résume à : " Je n'enseigne que deux choses : la souffrance et la délivrance de la souffrance ". Son enseignement suit un curieux modèle médical : nosologie, étiologie, diagnostic et thérapeutique.

oui, et même son message, il le considère comme un enseignement, que nous pouvons expérimenter, et après l'accepter ou le rejeter.

Voilà pourquoi je me sens si à l'aise dans le bouddhisme, les rituels n'étant qu'un charmant folklore, d'ailleurs tout à fait facultatif, où l'on peut reconnaître des exercices bien utiles pour se relaxer, s'imprégner de pensées positives, se déconnecter de nos soucis quotidiens. J'ai "charmant folklore", mais quand on creuse un peu, on se rend compte que ceux qui l'ont mis au moint n'étaient pas des imbéciles...

Le bouddhisme est apparu certainement pas pour 'déconnecter' l'homme de ses soucis quotidiens, l'apaiser, ou l'imprégner de pensées positives.
Le disciple de Bouddha vivait des maux comparables aux nôtres. C'est dans l'action qu'un objectif global était atteint; rétablir l'équilibre général par la paix intérieure. Plus proche de la grande Djihad que du folklore yogique contemporain....

Folklore, certes, quand il se résume à une gymnastique, ou à des pantomimes affectées.J'ai testé et ça m'a transformée, corps et âme . Pourtant, je n'ai pas pris refuge, mais quel repos que quelques jours en ashram : la méditation, le silence, le sourire sans paroles, qui perdurent même dans les espaces libres . Quand une pratique parvient à ce stade, elle est bonne: si le fruit est bon, l'arbre l'est .Ensuite, on retourne au quotidien, on n'est pas déconnecté du réel : il a pris du sens , en même temps qu'on a appris à s'en distancier en ce que la réalité comporte un émotionnel, désormais un peu plus conscient et maitrisé .

eh oui, ne croire en rien, quelle délivrance ! Ne plus se sentir obligé de "prendre position" sur des questions indécidables, pouvoir dire tout haut "JE NE SAIS PAS" sans se voir comme une imbécile...

Simple être présente, maintenant, à ce que je fais... avec joie ou avec tristesse: les deux font partie de notre vie, comme la pièce d'or qui a une face à l'ombre et une à la Lumière. Prendre conscience que la vie est cette pièce d'or...

Penser, comme on respire: absorber, puis rejeter.

« A quoi servent les saints si ce n'est à les imiter ? Être autrement vivant ! Car tout est là. Non pas survivre, mais supervivre : voilà qui est intolérable aux mortels vivoteurs, aux vivotants mortifiés. Après tant de dons, le swing des choses leur échappe encore. Ils ne savent pas danser; ils ne comprennent pas pourquoi le derviche a envie de danser. Un jour, Rûmî passait près d'une boutique de frappeurs de pièces de monnaie. Le rythme de leurs marteaux le séduisit : il commença à tourner de plaisir, exactement comme Thelenious Monk lorsqu'il est enchanté par sa rythmique. Les frappeurs de monnaie continuèrent à jouer du marteau, admirant le divin tournis de Rûmî. C'était trop beau : ils ne pouvaient plus s'arrêter au point que leurs pièces, sous les coups s'aplatirent comme des pétales d'or qui s'envolèrent dans la boutique pour s'en aller tournoyer avec le derviche en extase.
Endervichez-vous ! Voyez la vie en tournant ! Ayez la tête qui tourne en vivant ! […]
Entrer dans le visible pour se rendre invisible. Être subversif partout, hérétique dans l'hérésie même. Garder sa cohérence en se décalant à chaque fois, aller tout droit en zigzags, échapper dogmatiquement au dogme, être extérieurement dans tout, et hors de tout dedans, être partout ailleurs, out of nowhere c'est-à-dire quelque part partout ! […] »

in L'âge du Christ...


Chère Brigitte, bonsoir !
Nous avons le plaisir de vous informer que Marc-Édouard Nabe est l'invité de Franz-Olivier Giesbert dans l'émission Vous aurez le dernier mot, ce vendredi 5 février à 23h 05 sur France 2.. à ne pas louper ..

zut! je l'ai raté ..

Magnifique, Lilith! endervichons-nous , au lieu d'allonger des nez consternés au-dessus du voile politichien , et des minarets violeurs de silence, et dompteurs de conscience ...
Vive Rûmî

Il y a la rediff sur le net mais bon j'avais à faire à cette heure qui fût 1 leurre d'ailleurs ..mais bon ..

Ne croyez en rien, car croire c'est comme donner un chèque en blanc à une idée qui vous séduit, qui vous rassure.

Je n'aime pas du tout l'expression :"je crois en Dieu", bien que plus jeune, j'ai eu pu le déclamer avec ferveur.
Je préfère penser au fond de moi :"je croîs en Dieu"

Mais comme le mot "Dieu" est une entité sémantiquement délicate, cela peut être aussi :"je croîs en l'Amour", "je croîs en la connaissance"

Dans le premier cas, on se colle une rustine qui semble nous plaire, dans le deuxième, l'on agit et l'on vit, l'on progresse en vivant ce que l'on pense.
Autre définition de la communion Chrétienne où l'on consomme le Divin?
Cordialement

A quoi servent les saints si ce n'est à les imiter ?

Qu'est ce qu'un saint?
Pourquoi en arriver a ce type de conclusion absolument fonctionnelle?